Dans Clin d'oeil un billet écrit par Christine le 20 avril 2016
Précipitations à l’est, averses à l’ouest, ciel d’avril ne se découvre pas d’un fil!
Mais dimanche de pluie ne rimera pas avec dimanche pourri me répétais-je comme un mantra le week-end dernier. Après avoir envisagé diverses distractions possibles, c’est sur la capitale helvétique que j’ai mis le cap pour une visite du Centre Paul Klee. Une demi-heure de route rythmée par le va et vient des essuie-glace et me voici face à l’impressionnante construction née de l’imagination de l’architecte italien Renzo Piano. Si la météo avait été plus clémente, j’aurais volontiers jeté mon dévolu photographique sur cette saisissante onde de verre et d’acier surgissant des prairies environnantes mais vu la quantité d’eau qui me tombait sur la tête, je n’ai pas traîné à l’extérieur.
Dédié à la personne, la vie et l’oeuvre de Paul Klee (1879-1940, né à Berne mais de nationalité allemande), le Centre présente actuellement une exposition articulée autour du mouvement dans la création de l’artiste. Le mouvement est un concept fondamental dans la pensée de Paul Klee, ainsi que dans ses réflexions sur la conception et la création artistiques. Pour lui, créer commence au moment où un point est mis en mouvement. Dans son libre déploiement autonome, ce mouvement se développe comme une ligne libre – « dans une promenade, pour elle-même ».
Ce thème passionnant m’a occupée un bon moment. Puis comme j’avais mon appareil sous la main, je n’ai pu m’empêcher de capturer en catimini quelques images mais pour cela, j’ai dû ruser et me faire discrète. Non pas qu’il était interdit de prendre des photos (je m’étais renseignée à l’entrée) mais pour éviter d’être repérée par mes sujets car plus que les oeuvres, c’est l’attitude des gens dans ce contexte qui m’intéressait.
Tout d’abord, il m’a paru particulièrement intéressant de jouer avec les inscriptions murales (dont la traduction figure en légende sous les photos). Pour cela, j’ai choisi d’insérer dans mon cadre des éléments illustrant l’inscription comme ces enfants turbulents déboulant à point nommé (1) et cette jeune femme très mode défilant devant les tableaux ( 3). Puis lorsque j’ai vu une femme aux cheveux gris s’appuyer sur une canne, j’ai déclenché en souriant à ce détail nettement plus ironique (photo 2).
Je me suis ensuite inspirée du thème de l’exposition, traquant tout mouvement insolite dans la salle. J’ai pesté en constatant qu’il ne m’était pas possible de photographier sans me trahir une visiteuse ankylosée faisant son stretching face à une oeuvre ( ah elle aurait été trop bien cette photo!!!) mais je me suis consolée en immortalisant le jeu de jambe de l’élégante en bottines que j’ai suivie « sans en avoir l’air ».
Et finalement, je suis restée de longues minutes à feindre un profond intérêt pour une toile en attendant le moment béni où un visiteur viendrait inscrire son mouvement au fond d’un couloir encadré par une forêt de lignes verticales.
Et vous, vous êtes-vous déjà amusés à photographier les visiteurs d’un musée? Quelles ruses avez-vous utilisée? Quel parti-pris avez-vous choisi?
N’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires:-)
Tu as fait de bien jolies compositions avec les visiteurs et les oeuvres, ou le graphisme, avec parfois des clins d’oeil pour les inscriptions.
Un chouette traitement aussi.
Ca m’est arrivé récemment, parce que je trouvais l’attitude de certains amusante, comme une fille qui mettait pratiquement le nez dans les tableaux. Je n’ai pas bien compris pourquoi. Mais c’est juste parce que c’était marrant, je n’ai pas pensé à faire une série « les visiteurs du musée ». Peut être la prochaine fois. 🙂
Mais en général il y a bien moins de lumière qu’ici, et ce n’est pas vraiment facile…
Ah oui, l’élégante en bottines s’approchait elle aussi très près des tableaux, j’ai pas vraiment compris pourquoi…. Perso, je préfère nettement avoir un peu de recul pour les observer. En l’occurrence, je n’ai pas eu l’intention de faire une série, juste de m’amuser un peu mais le terrain de jeu est intéressant et j’ai vu des attitudes que j’aurais bien aimé mettre dans la boîte. J’hésite presque à y retourner un de ces quatre. A voir… La lumière n’était pas facile non plus, la salle d’expo est en sous sol et il n’y a que de l’éclairage artificiel. En couleur, les photos ne sont pas très belles même en corrigeant la balance des blancs. Le traitement en noir et blanc s’est imposé aussi pour cette raison 🙂
Très joli, très bien pensé et très bien réalisé! Les musées sont des lieux propices pour ces photos effectivement..en plus, personne ne s’étonnera de nous voir sortir un appareil 🙂
J’aime bien ce style de photos où on recherche un cadre et on attend que le sujet vienne se positionner dedans!
Merci Donlope! C’est vrai que les gens ne s’étonnent pas de nous voir photographier dans un musée mais le problème c’est que souvent, par égard/gentillesse, s’ils nous voient cadrer ils attendent pour passer alors que justement, ce qu’on (enfin moi) attend c’est qu’ils entrent dans le cadre. Donc mieux vaut rester discreet et les laisser se balader à leur guise. Merci beaucoup pour ton retour positif et belle fin de semaine.
Ça m’est arrivé à moi aussi de faire quelques photos de ce genre, mais ça ne répondait jamais à une véritable démarche de ma part, mais plus à un concours de circonstance.
Ceci étant dit, j’aime beaucoup ta série dans cet esprit high key qui sied parfaitement à ce lieu.
J’aime tout particulièrement les deux dernières.
Ce genre d’exercice nous oblige à sortir de notre zone de confort. Il faut y aller un peu au culot, ne pas être trop timide et un peu comédien aussi. J’aime bien m’y astreindre de temps en temps 🙂 Et pour le high key, c’est quelque chose vers lequel je vais d’instinct. Il faudra que je m’exerce du reste au low key un de ces quatre. Bon week-end Lannic.
Ah oui les musées, on se dit que c’est l’alibi parfait puisque l’on a l’appareil photo de sorti pour prendre les tableaux, et puis ce n’est pas si facile en fait. Souvent, c’est silencieux et on est trahi par le bruit du déclencheur, ou alors, on n’a pas une attitude très naturelle car on recherche un angle, comme on n’a pas l’air de prendre les tableaux, c’est d’autant plus « louche » pour les autres visiteurs ! C’est un très bon exercice, et on voit de tout type de personne dans les musées ! 🙂 Tes noirs et blancs sont superbes, lumineux et épurés !
Tu fais bien Anne de relever la question du bruit du déclencheur, j’aurais dû penser à vous en parler car c’est effectivement délicat. Sur mon Olympus-omd, je peux sélectionner une option silencieuse, même en rafale. C’est vraiment très utile dans ce genre de situation où le silence règne. Grâce à cette astuce, j’ai pu prendre des photos sans aucun bruit en toute discrétion 🙂 Belle fin de semaine à toi.
J’aime beaucoup ta petite série au musée Christine … D’une part, je trouve que tu as eu une excellente idée de la réaliser en noir et blanc façon high-key (peut-être l’endroit s’y prêtait-il ?) pour attirer plus l’attention sur les visiteurs que sur les oeuvres de l’artiste qui sont tout de même plutôt colorées 😉
et d’autre part, je trouve que réaliser tes prises de vue en lien avec le thème de l’expo est une super idée ! j’aime beaucoup la dernière photo, je la trouve parfaitement bien cadrée 🙂 j’ai vraiment envie d’en voir plus … peut-être y aura t-il une suite ? …
En ce qui me concerne, jusque là, je n’ai eu que des expériences infructueuses lors de mes visites au musée. J’aimerais vraiment pouvoir réaliser quelques prises de vue sur ce sujet intéressant mais, à chaque fois, soit les photos sont interdites (ce qui est très fréquent !), soit je ne suis pas suffisamment perspicace -ou- à l’aise, pour saisir des situations intéressantes 🙁
A bientôt Christine !
Merci beaucoup pour ton retour Marie. Pour une éventuelle suite, il faudrait que je retourne au musée, tout dépendra donc du temps que j’aurai à disposition mais il se peut tout à fait que je prenne des images de ce genre lors d’autres expositions…. Pour ce genre de prises de vue, il faut avoir un peu de temps devant soi, ne pas être pressé et beaucoup observer. Et avec un peu de réflexe, on peut arriver à de bons résultats. Essaie encore (en laissant ta timidité au vestiaire ;-). A bientôt
Le musée autrement! Je me suis souvent amusée à ce petit jeu, mais sans ton talent! Bravo!
C?est vrai que c’est un jeu! Merci Gine et bon dimanche
Ah Ah Ah, je me suis prêtée à l’exercice plusieurs fois déjà. J’adore ça ! La dernière fois c’était il y a peu à Bilbao (billet en cours), au musée Guggenheim mais c’est nettement moins réussi et en plus je ne savais pas que les photos étaient interdites dans certaines pièces. Bref, l’air de rien, je me suis fait pincer deux fois : par une visiteuse qui m’a jeté un regard assassin (mais j’ai gardé mon air de rien 😉 la seconde donc par un surveillant !!
La première photo est top !
L’air de rien, c’est vraiment la clé pour ce genre d’image et ne pas se laisser décontenancer par un regard courroucé. Je viens d’aller voir tes photos, tu t’en es très bien sortie, A suivre donc!
Merci Christine !!! Maintenant, je vais essayer de trouver le temps des photos prises au musée Soulages … il y a presque 2 ans !!! Bonne soirée 🙂
ta démarche est très intéressante et très réussie, j’ai déjà un peu fait ce genre de reportage, mais j’ai peur d’être interpellée par quelqu’un qui ne sera pas d’accord! L’avantage des musée c’est que l’éclairage et l’architecture sont très étudiés pour la lumière et l’espace est souvent très design!
tu as vraiment bcq de talent et le TT de tes images est juducieux
Bonsoir Haude,
Merci beaucoup pour ton retour si positif. Effectivement, les lieux épurés et l’architecture design sont un plus pour ce genre d’images. En tous cas en ce qui me concerne, ils m’inspirent beaucoup. J’en profite donc autant que possible en tâchant de mettre ma timidité en veilleuse. Et je reconnais que Jusqu’à présente j’ai eu la chance de ne jamais me heurter à des personnes « hostiles ».
On adore vos textes qui nous font aimer encore plus l’originalité et l’idée de votre approche ! Une exposition dans l’exposition, c’est réussi…
Je suis sincèrement ravie que tant les textes que les photos vous plaisent. Merci beaucoup Mesdames.
La dernière est particulièrement bien réussie
Sans fausse modestie, j’en suis plutôt contente car je suis revenue à plusieurs reprises dans ce petit coin jusqu’à ce que « j’attrape une proie ». Merci Robert!
Je n’ai jamais eu l’occasion ou penser à réaliser une telle série. Mais je trouve l’idée originale en phase avec l’artiste. Une photo avec si peu de détails que ceux présents leur donnent beaucoup d’intensité. C’est très bien vu.
Bonsoir Sylolive,
Peut-être que cette modeste série te donneras des idées pour une prochaine sortie photo…. Merci beaucoup pour ton commentaire.
Je suis en retard dans la lecture de tes articles…
Très bel exercice ! Je me suis amusée un peu à faire la même chose en prenant des photos au travers d’une fente d’une sculpture moderne hier et c’est vrai que c’est amusant ! Bon, le résultat n’est pas toujours réussi mais ça fait sortir des sentiers battus un peu 😉
J’aime beaucoup tes photos 1, 4 et 5 🙂
Pas de problème, j’ai moi aussi de la peine à tenir le rythme et à rester à jour. Je m’en vais aller regarder tes photos de ce pas.
J’aime beaucoup cette série. Surtout la 5. Bravo
La 5 est ma préférée également. Cette succession de lignes verticales a attiré mon attention. Je voulais qu’un personnage s’inscrive dans le cadre. Il en a eu au plan intermédiaire mais ce n’était pas convaincant, Finalement c’est la photo de femme à l’arrière plan, qui s’est révélée la meilleure. Ma patience a été récompensée! Bonne semaine Dominique.
De très jolis « high-key » avec un ensemble très cohérent et graphique. Ma préférence va à la première et à la dernière mais c’est la série complète qui est réussie.
A bientôt,
Cédric.
C’est un sujet qui m’amuse beaucoup et que je pratique à l’occasion…
http://nicolas.fraineau.free.fr/dotclear/index.php?tag/tableau
Je pense d’ailleurs que, à ce sujet, les « Carrières de Lumières », ancienne « Cathédrale d’Images » te plairait beaucoup, c’est un lieu qui inspire !