Ephémère (14/52)
Dans Projet 52 un billet écrit par Christine le 3 avril 2012
C’est dans les rues de Lyon, samedi dernier, lors d’une brève escapade en amoureux que j’ai traqué le sujet de la semaine. Premiers beaux jours, douceur printanière, les jambes se dénudent, les terrasses se remplissent, les conversations se nouent. Il règne dans les rues comme un air de vacances, de sud presque. J’aime ces prémices de la belle saison, à plus forte raison que je les sais fragiles, fugaces et que le printemps est tout à fait capable, dans une magistrale pirouette, de nous renvoyer sans préavis à la case hiver.
Le nez en l’air, dans cet environnement urbain, c’est quelques uns de ces instants éphémères, dont l’addition fait une vie, que j’ai eu envie de saisir.
Instants poignants
Et vous croyez au hasard?
Plus tard, en farfouillant sur Internet, je suis tombée sur une citation de Sabine Weiss, une photographe « humaniste » d’origine suisse (que je ne connaissais pas), qui s’inscrit exactement dans ma réflexion du moment:
« Je photographie pour conserver l’éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître: gestes, attitudes, objets qui sont les témoignages de notre passage. L’appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent. »
Sabine Weiss, photographe Suisse né en 1924, a partagé son travail entre la mode, la publicité et le reportage, mais aussi les portraits de célébrités et d’anonymes. Membre de l’agence Rapho depuis 1953, elle est associée à cette lignée de photographes dits « humanistes » qui ont fait l’histoire des années 50-60. Après avoir collaboré à de nombreux magazines internationaux, pour lesquels elle a réalisé des reportages de mode et de décoration, des portraits de célébrités et d’artistes, ainsi que des campagnes de pub, elle se consacre au reportage noir et blanc. C’est au hasard de ses voyages et de ses rencontres qu’elle fixe des instants émouvants qui s’inscrivent dans la lignée des images d’un Brassaï, d’un Doisneau ou autres Willy Ronis. Pour en savoir un peu plus sur elle, c’est ici
32 Responses to “Ephémère (14/52)”
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J’espère que tu as apprécié ton escapade lyonnaise malgré le monde (j’étais en centre ville samedi après-midi et j’ai rarement vu autant de monde). J’aime beaucoup ta dernière photo, pour la complicité qui s’en dégage et la vue sur Fourvière à laquelle je ne suis pas habituée.
Ah oui, j’ai beaucoup aimé cette ville que je ne connaissais pas du tout. Nous avons vraiment fait les touristes en suivant deux visites guidées très instructives. J ‘ai bien l’intention d’y retourner pour en découvrir encore davantage.
O oh ! J’arrive à point nommé pour admirer ces petits instants de vie que tu as su si bien captés. C’est très émouvant ! Bravo et merci Spiruline !
Je me rends compte que je suis de plus en plus intéressée à photographier des gens et des instants de vie. Merci pour ton comm.
De beaux instantanés de rue en n&b plein soleil. Vive le printemps ! Quant à Sabine Weiss, une très grande !
Sabine weiss, une belle découverte qui me donne envie d’en apprendre davantage sur elle et sur ses photos. Et tu as raisons, vive les beaux jours et la lumière retrouvée.
Mon coeur se porte vers « instant d’échange ». Cela me touche.
Eh oui tout seul dans notre coin, nous ne sommes pas grand chose 🙂
J’aime ta version très poétique de l’éphémère ;-))
Merci Marie!
Ces instants rêvés … En noir et blanc, ils sont nostalgiques ! Bravo, c’est beau.
C’est le n&b qui donne ce côté rêveur et nostalgique. Je crois que j’apprécie de plus en plus ce mode d’expression photographique.
ah les deux dernières sont vraiment très chouettes, du beau noir et blanc 🙂
Merci Ronan, j’essaie de plus en plus souvent d’apprivoiser le n&b, ton compliment est une vraie motivation.
C’est drôle car quand j’ai vu le sujet de votre projet 52, je me suis tout de suite dit, avant de lire ton article, qu’en soit toute photo illustre ce thème (sauf peut-être les photos de nature morte en studio, et encore, jusqu’à quel point ?). Bref, cela pour dire que ce que j’aime, ce qui m’émeut profondément dans cette discipline de la photographie c’est cette possibilité de capter et de fixer un moment, un instant qui ne reviendra jamais. Ce fameux instant décisif que nous cherchons tant ! Je crois que c’est également pour cela que le photo-montage, bien que je sois absolument et indéniablement admirative de certains d’entre eux, ne m’émeut pas à ce point et rejoint plus la discipline de la peinture que de la photo même si la matière première est photographique. Ce qui me fascine, c’est la capacité du photographe à réussir à mettre en scène, au moment de la prise de vue, un instant de la réalité objective de notre monde. Arf ! Il y aurait tant à dire !!!
Bravo, tes images sont vraiment très chouettes !
Et bien nous nous rejoignons parfaitement sur ce sujet. Le thème de cette semaine se prête à d’innombrables interprétations lorsqu’on l’envisage dans cet état d’esprit. Tout est éphémère, unique une fois fixé sur la pellicule. Comme tu le dis très justement, toute la difficulté réside dans la capacite du photographe d’organiser ces instants fugitifs dans son cadre. C’est pas évident mais ça vient peu à peu. Regarder les images des autres sur internet, dans les bouquins, essayer encore et en encore… Je trouve ça passionnant 🙂
Une très belle série, beaucoup d’émotion(s).
On a failli se croiser alors ?
Mais moi je n’étais qu’aux quais du polar.
Ça aurait été chouette de se croiser. Je ne sais pas où se situent les quais du polar mais je reviendrai dans cette ville, un de ces quatre 🙂
Cet article est d’une grande utilité. Merci pour partager avec les autres. Ca fait plaisir de voir qu’il y a encore des blogs qui sont faits avec passion et pas seulement pour de la pub google ! Très très bon blog selon moi. Je devrais pouvoir vous rapporter quelques lecteurs supplémentaires. deco bapteme
Bienvenue ici et merci pour ce commentaire élogieux
Trés belle citation en parfaite harmonie avec ta série de capture n&b … Bravo !
Heureux hasard que d’etre tombée sur cette citation qui en plus est d’une photographe d’origine suisse (cocorico!) :-))
j’aime bcq ton reportage et ces instant volés.
Ce choix du N&B, est très bien vu;
Bonne fin de semaine, @ bientôt
Je crois que ce projet 52 me pousse à faire des photos que je n’aurais, sans lui, jamais pensé à faire? Joyeuses fêtes de Pâques! Et à bientot
Le choix du N&B est parfait. Ma préférée: la 1ère.
Je vois que tu as crapahuté entre les quais et la X-Rousse. Pastelle était aux Polars et moi je photographiais des danseurs!
Peut-être se rencontrera-t-on un jour?
Bon weekend!
Ah oui, j’aimerais beaucoup vous rencontrer, vous les photographes lyonnaises si dynamiques. Promis, la prochaine fois que je viens dans votre ville, je vous fais signe. Bonne fin de semaine.
Jolie séries d’instants volés … C’est chouette ! Je les aime toutes, pas de préférence cette fois …
C’est typiquement le genre de photo que je ne peux pas faire … je fais un blocage. Je déteste tellement être prise en photo que je ne me vois pas photographier les autres, c’est bête, mais c’est comme ça …
J’aime déjà beaucoup la photo de rue normalement, mais en plus, quand c’est fait comme ça et avec le Noir et blanc qui va bien, c’est superbe! Bravo
J’aime beaucoup la 3è avec un contraste bien marqué.
Superbe ce que dit cette..Sabine…que je ne connais pas il est vrai. Je suis vraiment inculte quand même…en plus je ne dis pas cela en rigolant.
J’ai pris quelques photos en Nouvelle Zélande l’année dernière comme cela…mais je n’ai encore rien mis..en fait je me disais que je prenais des gens dans la rue comme cela et que ceux ci ne le savaient pas!!
Mais bon…
Moi j’aime toujours autant tes photos…
Bisous à ma blonde aux yeux…heu..purée!!
C’est une belle série de photos et le choix du noir et blanc n’y est pas étranger. La citation que tu as trouvée tombait vraiment à pic, j’aime ces coïncidences qui résonnent si juste parfois. Je n’arrive toujours pas à photographier les gens sans leur permission, même (et surtout) de loin … c’est grave docteur ?
Plus ça va, plus je me retrouve dans tes photos. Mes envies photographiques vont de plus en plus dans ce sens. Quoi de plus passionnant que de trouver le cadre idéal, scruter les environs, choisir son point de vue, façonner son regard, attendre patiemment l’instant T pour déclencher… Trouver ce petit quelque chose en plus qui va donner vie à l’image! D’autres l’ont merveilleusement bien fait avant nous, Sabine WEISS, HCB, Lisette MODEL, DOINEAU et moi je rêve de marcher dans leurs traces… Tu viens avec moi Spiruline ? 😉
Des instants éphémères que tu as bien fait de saisir! preuve en est le froid n’a pas dit son dernier mot!
Je m’en vais découvrir cette photographe dont la citation me plait beaucoup!