Le mystérieux destin de la nounou photographe

Dans Papotages un billet écrit par Christine le 2 avril 2014

 

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Découverte d’un joyau inconnu, chasse au trésor, personnage mystère… L’histoire de Vivian Maier contient tous les ingrédients susceptibles d’attiser l’intérêt des foules. Il n’en a d’ailleurs pas fallu d’avantage pour que depuis trois ans, internet s’enflamme et fasse le buzz dans le monde de la photo.Vous ne connaissez pas Vivian Maier dont l’œuvre photographique immense a été découverte fortuitement il y a sept ans ? Installez-vous confortablement, je vous raconte…

LE CARTON AUX TRESORS

En 2007, John Maloof, un jeune agent immobilier de 25 ans, est à la recherche d’images pour illustrer un ouvrage sur un quartier de Chicago. Lors d’une vente aux enchères, il acquiert pour 380$ un carton de 30’000 négatifs exhumé après la liquidation d’un garde-meubles. L’homme ne trouve pas son bonheur parmi les innombrables rouleaux de pellicules non développés dont certains portent la signature d’une certaine Vivian Maier, mais il vient à son insu de mettre la main sur un véritable trésor qui va bouleverser son existence et marquer notablement le monde de la photo de rue. Ne sachant pas trop quoi faire des négatifs scannés qui révèlent essentiellement des scènes de rue, et n’en estimant pas vraiment la valeur, Maloof les publie sur Flickr.

Undated, Chicago, IL

L’élégance, la tendresse et l’humanité de ces clichés en noir et blanc de l’Amérique des années 1950-60 ne tardent pas à faire mouche.

769_march_1954

Les commentaires élogieux affluent sur les photos de cet auteur aussi inconnu qu’énigmatique. Intrigué, Maloof se lance alors dans une véritable enquête pour tenter de découvrir l’identité du photographe mais ses démarches demeurent vaines. Ce n’est qu’au décès de Vivian Maier en 2009 qu’il parvient, grâce à la parution de son avis mortuaire, à retrouver sa trace et qu’il pourra, non sans difficultés, remonter le fil de l’existence de cette femme hors du commun.

1950s, Canada

UNE PERSONNALITÉ SECRÈTE

De nature discrète et solitaire, Vivian Maier, née en 1926 à New-York de mère française et d’un père d’origine autrichienne, a passé une partie de son enfance en France, avant de revenir dans sa ville natale en 1951. En 1956, elle s’installe à Chicago après un voyage autour du monde. Pour gagner sa vie, elle travaille comme nounou, profession qui lui offre une relative liberté et lui permet d’arpenter les rues de la ville, souvent avec les enfants dont elle a la garde. Son Rolleiflex autour du cou, elle photographie de manière compulsive accumulant plus de 120’000 prises de vue en 30 ans. Elle ne parlera de sa passion à personne et ne montrera pas davantage ses photos. Elle-même n’en verra qu’une infime partie, faute d’argent pour les développer.

Undated

Ses images cadrées au carré témoignent d’un sens aiguisé de l’observation, de beaucoup d ’humour mais aussi d’une vraie empathie pour le genre humain. Elle accorde une profonde attention aux passants qu’elle croise, à leur physionomie, leurs attitudes, saisissant leur regard tantôt frontalement, tantôt à la sauvette profitant de la discrétion que lui confère la visée très particulière de son Rolleiflex. Parmi ses milliers de photos, de nombreuses révèlent le visage d’une femme, la mine sévère, la coiffure peu apprêtée, son appareil photo sur le ventre. L’artiste est là, s’adonnant bien avant la mode des « selfie », à des dizaines d’autoportraits, jouant des reflets d’une vitrine new-yorkaise, de la brillance d’un phare de voiture, d’une ombre sur le sol…

maier diptyque

UN FILM

Vivian Maier ne se mariera jamais et n’aura pas d’enfants. En vieillissant, elle deviendra toujours plus excentrique accumulant un fatras incommensurable de vieux journaux, de reçus, d’horaires de chemin de fer et de correspondance qui vont permettre à Maloof de reconstituer sa vie. Il a du reste consacré un documentaire à sa propre enquête « Finding Vivian Maier », présenté cette semaine dans le cadre du Festival International du Film de Fribourg. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à aller voir ce documentaire absolument passionnant. Il est déjà trop tard pour le voir à Fribourg mais sa sortie est prévue en France au début juillet. J’ai assisté hier soir à la projection de ce film qui se regarde comme véritable thriller artistique et ai appris beaucoup sur cette photographe prolifique. Les membres des familles dans lesquelles la photographe a travaillé la décrivent comme énigmatique, originale, maniaque. Pour les enfants dont elle s’est occupée, c’était une femme cultivée, ouverte d’esprit, généreuse mais peu chaleureuse. L’un d’entre eux se souvient avoir été abandonné un jour en pleine rue par la nounou partie sans préavis photographier un sujet qui l’intéressait. D’autres avouent avoir régulièrement sillonné les quartiers malfamés de leur ville dans les jupes de leur gouvernante toujours en quête d’images insolites ou avoir visité avec elle des abattoirs à bétail. Je comprends que les parents n’aient pas vraiment apprécié. A travers tous ces témoignages, cette femme ne m’est pas apparue très sympathique mais les extraits sonores des brèves séquences filmées qu’elle a également réalisées font entendre un voix douce et montrent des instants complices avec les enfants. De toute évidence, sa personnalité était des plus complexes. Mais s’il lève le voile sur de nombreux aspects de la personnalité de cette artiste, ce documentaire n’éclaircit toutefois pas le mystère de sa boulimie d’images et des raisons pour lesquelles elle n’a jamais cherché à les montrer. Et pourtant, ce n’était pas faute de savoir ce qu’elle faisait. Dans une lettre à un photographe rencontré en France avec lequel elle aurait voulu collaborer, elle écrit : « j’ai fait des piles de photos – quand je dis des piles, c’est vraiment des piles – et je pense qu’elles ne sont vraiment pas mal». Le français refusera cependant, se sentant incapable d’assumer seul une telle charge de travail.

January, 1953, New York, NY

Sans famille, Vivian Maier finira sa vie seule, s’abîmant dans l’indigence et la folie douce. Après une hospitalisation due à une chute, elle sera placée dans une maison de retraite financée grâce à la générosité de trois garçons dont elle s’était occupée pendant 16 ans. Ce sont eux qui disperseront ses cendres dans le petit bois où elle aimait les emmener en promenade durant leur enfance.

LA MISSION DE JOHN MALOOF

Maloof n’a jamais rencontré Vivian Maier mais elle a totalement changé sa vie. Après avoir racheté presque tous les lots dispersés le jour des enchères et face à l’ampleur de la tâche à laquelle il s’attelle, il abandonne son job. Se sentant investi d’une mission, il fait connaître au monde le travail de l’artiste, via des expositions, un site internet et quelques ouvrages. L’énergie débordante qu’il met à sa tâche n’est certainement pas uniquement liée à son amour de l’art mais bien à son envie de faire de l’argent avec son précieux trésor. Il n’en demeure pas moins que sans son fol engouement, les photos de celle que l’on compare d’ores et déjà à Diane Arbus ou Helen Levitt n’auraient pas enrichit l’histoire de la street phototography des années 1950-1960.

A ne pas manquer :

Vivian Meier Photographe,
Une exposition d’une soixantaine de clichés noirs et blancs au format carré, tirage à l’ancienne sur papier baryte, réalisés à Chicago.
Bibliothèque cantonale universitaire, Fribourg, du 29 mars au 10 mai 2014.

Et en France:
Vivian Maier, une photographe révélée
jusqu’au au 1er juin 2014 au Château de Tours, 25 avenue André Malraux, 37000 Tours

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41 Responses to “Le mystérieux destin de la nounou photographe”

  1. Je connais quelques unes de ses images, je savais qu’elle n’était pas reconnu de son vivant mais par contre je ne savais pas que c’est lors d’une vente que ses négatifs avaient été achetés et encore moins qu’un film sortirait!!! J’irai le voir.

    • Christine dit :

      Je ne peux que chaleureusement te recommander ce documentaire. Si tu as l’occasion de le voir, vas-y, tu en apprendras bien plus que ce que j’en dis ici.

  2. thursday dit :

    Wow! C’est complètement dingue comme histoire, au début j’ai même eu du mal à y croire!
    C’est incroyable de penser que la photographe n’a pas voir la plupart de ses propres photos et que Flickr les a dévoilées au monde des années plus tard. Et cet agent immobilier qui voit son destin changé, il y a vraiment de quoi faire un film! Les pellicules auraient très bien pu finir à la poubelle…
    C’est étonnant de voir que Viviam Maier est décrite comme quelqu’un de froid, alors que les clichés rappellent plutôt la photo humaniste, elle a l’air pleine de contradictions! Et comment a t-elle pu vivre toute une vie sans parler de sa passion à personne (ou presque). C’est très étrange!
    En tout cas les photos que tu as choisies pour l’article sont très belles, celle de l’homme endormi dans son kiosque est formidable!
    Merci de m’avoir fait découvrir cette incroyable histoire!

    • Christine dit :

      Cette histoire a vraiment tous les ingrédients pour que la mayonnaise prenne. On aimerait tous être cet agent immobilier qui fait une telle trouvaille mais il faut aussi lui reconnaître beaucoup de persévérance. Je n’ai pas vraiment décrit tout le fatras qu’elle a accumulé au cours de son existence, c’était proprement affolant. Elle a tellement accumulé de caisse de bazar dans sa chambre qu’elle arrivait à peine à se frayer un chemin pour accéder à son lit, Un des ses employeur a même dû étayer le plafond de la pièce qui se trouvait juste en dessous de la chambre de Vivian Maier tellement la charge qu’elle y avait entreposée était lourde. Tout ça pour dire que Maloof a dû procéder à un travail de tri phénoménal pour reconstituer tout le fil de son existence. Je ne suis pas sûre que j’aurais eu sa patience à sa place. Quand à la personnalité de la photographe, je t’assure qu’elle devait quand même être inquiétante à certain moment.

  3. Marie dit :

    Christine, je suis vraiment ravie d’échanger avec toi sur cette grande artiste que j’ai découvert le mois dernier à Tours 🙂 je ne connaissais que quelques images d’elle.
    Les 120 photos exposées (principalement des photos de rue) sont une pure merveille, son regard sur le monde qui l’entoure est saisissant … Je suis tombée de haut !!
    j’aime sa perception des situations et le profond humanisme qu’elle décrit à travers ses photos. J’ai particulièrement aimé ses auto portraits, un peu moins ses photos couleur.
    C’est vraiment une très belle expo à ne pas rater, je suis maintenant impatiente de découvrir « Finding Vivian Meier. Merci pour cette info :)))

    • Christine dit :

      J’aimerais vraiment beaucoup voir l’expo de Tours qui compte deux fois plus de photos que celle de Fribourg… Moi aussi je prèfère de beaucoup ses images noir et blanc à celles en couleur. Et c’est vrai que certains de ses autoportraits sont vraiment avant-guardistes, même si d’autres ont une composition plus faible.

  4. Cécile dit :

    Incroyable cette histoire!!! Et merci de porter à notre connaissance cette photographe. Les quelques photos dévoilées sont tout bonnement superbes. je vais de ce pas signaler l’exposition à des amis de Tours, et je pleure déjà d’y aller quand cette exposition sera passée…

    • Christine dit :

      J’imagine qu’il y aura encore de nombreuses autres expo qui tourneront en Europe et si tu n’as pas l’occasion d’en voir, il reste toujours des bouquins 🙂

  5. Castache dit :

    Merci Christine de nous faire découvrir cette photographe extraordinaire. Suite à votre article je suis allée sur son site, toutes photos sont belles et surprenantes. Un vrai trésor! Merci!

  6. verO dit :

    J’ai découvert l’histoire incroyable de cette femme il y a plus de deux ans déjà. J’en ai d’ailleurs parlé dans un de mes articles parus à cette époque. Comme beaucoup, j’ai été interpellée par cette destinée qui participe pour beaucoup au succès qu’elle remporte aujourd’hui.
    Pour autant, ces clichés n’en demeurent pas moins excellents. Ils sont les témoins rares d’une époque maintenant révolue.
    Je ne savais pas qu’il y avait une expo à Fribourg.
    Je vais aller faire un petit tour en ville.
    Bonne fin de semaine.
    verO
    http://delimoon.com/2012/02/04/vivian-maier-photographe-de-rue-avant-gardiste-1926-2009/

    • Christine dit :

      Zut j’avais manqué ton article à l’époque, merci d’avoir mis le lien 🙂 Tu as raison de dire que sa destinée participe pour beaucoup à son succès actuel et on peut se demander si elle aurait eu la même réussite si elle avait diffusé ses images de son vivant. Et pour l’expo de Fribourg, profites-en, c’est une vrai chance. Après le Tessin, c’est la première fois que l’on peut voir les images de Vivian Maier en Suisse. Belle semaine VerO

  7. Céline dit :

    Haaaaaa, le film passe cette semaine dans notre ville mais je ne suis pas disponible pour aller le voir!!!!! Quelle poisse!
    J’avais découvert cette photographe et son histoire il y a quelques mois déjà, grâce à un billet publié par Anne Jutras (il me semble) et j’étais tombée sous le charme de ces photos de rue pleines d’humour… quel talent!

  8. AniLouve dit :

    C’est vraiment intéressant, ce que tu nous racontes là. Les photos sont belles et attachantes. Curieux personnage !

    • Christine dit :

      Personnage complexe assurément. L’impression que j’ai eu d’elle n’est pas très sympathique mais elle devait certainement avoir beaucoup de qualités pour que les enfants dont elle s’est occupée prennent à son tour soin d’elle à la fin de sa vie, alors qu’elle était quasiment SDF.

  9. Merci Christine pour cette découverte fort intéressante ! Quelle histoire, et dire qu’elle n’aura presque jamais vu ses photos développées, c’est dingue. En plus, elle a véritablement un bel oeil, de belles compositions, j’aime beaucoup ses photos. La mission de Maloof doit être très excitante !!

    • Christine dit :

      Maloof a fait preuve de beaucoup d’énergie, de ténacité et de flair aussi même si au début il n’y connaissait pratiquement rien en photo. Maintenant on peut se demander si l’artiste approuverait ce battage médiatique dont elle fait l’objet aujourd’hui….

  10. Pastelle dit :

    Je connaissais l’histoire mais n’avais jamais vu autant de photos. Elles sont vraiment magnifiques ! J’adorerais voir cette expo, j’espère qu’elle va circuler. Drôle de destins…

    • Christine dit :

      Je ne l’ai pas dit mais les photos de l’expo qui se déroule actuellement à Fribourg ne sont pas celles de Maloof. Elles sont tirées des archives d’un certain Jeffrey Goldstein, un collectionneur d’art de Chicago, qui a réussi à racheter une partie du fonds mis aux enchères en 2007. Je crois qu’il y a du reste une certaine rivalité entre les deux hommes. J’imagine donc qu’ils ne vont pas se priver de faire tourner leur expo respective 😉

  11. anonymette dit :

    Elle est incroyable cette femme. Ces photos sont une pure merveille et traduisent beaucoup d’émotions. Flûte j’aurais vraiment du venir avec toi voir ce film. Merci de nous l’avoir fait connaître =)

  12. merci pour cette découverte. Nous resterons attentives pour ne pas manquer la sortie de ce film !

  13. Laurence dit :

    Super article ! Oui, cette histoire de Vivian Mayer fait « le buzz » depuis pas mal de mois. Il faut dire que tous les ingrédients sont là pour une histoire qui ne peut que fonctionner : elle est morte dans l’anonymat alors qu’elle était une artiste qui aurait pu être mondialement connue, elle était probablement « folle », elle était pauvre (vu que quand on est une nounou on ne peut pas être riche …), incomprise (on ne tient pas compte de son travail de son vivant), seule (pas mariée, sans enfants mais s’est occupé de ceux des autres) , c’est un « bon samaritain » qui la réhabilite, etc , etc … Bref, une vraie histoire mélo-dramatique qui rappelle à notre inconscient collectif d’autres artistes qui ont fini dans le même dénuement. C’est presque trop beau pour être vrai 😉

    Il n’empêche qu’effectivement, histoire réelle ou non, certaines photos qui lui sont attribuées sont de vraies perles !!! Merci très chère cop’s pour ce conseil !!

    • Christine dit :

      Dans ses photos, il y a de l’humour, de la tendresse, de l’ironie. Elles nous parlent parce qu’elles touchent la nature humaine. Parmi tous les avis élogieux émis à son sujet, par le plus grands photographes notamment, j’en ai trouvé un qui relativise toutefois le talent de Vivian Maier. Je trouve intéressant de le signaler. Pour Eliott Erwitt, Vivian Maier est une observatrice, modeste, simple, timide et directe. Son oeuvre n’est intéressante que parce qu’elle témoigne de son regard unique et honnête sur une période qui n’existe plus. A méditer…

  14. Quelle histoire incroyable. D’emblée j’ai été frappée par l’incroyable modernisme des clichés carrés. Il y a peu de chance que ce film soit diffusé en salles et c’est bien dommage ! Merci pour cette belle découverte et les quelques photos que tu nous a choisies donnent vraiment envie d’en découvrir davantage !

    • Christine dit :

      Modernisme du format carré, tu as raison mais il y a aussi sa façon de jouer avec le reflets, les ombres, de tronquer certains cadrages On le fait naturellement aujourd’hui mais à l’époque ce n’était pas si courant. Personnellement, je trouve vraiment très inspirant de parcourir ses images.

  15. Polina dit :

    Complètement folle cette histoire, d’autant plus que ces clichés sont parfaitement avant-gardistes, sans parler des émotions qu’ils véhiculent…

  16. elfi dit :

    un récit digne de poirot et de sherlock… et les photos magnifiques…! une exposition à visiter! merci!

  17. C’est marra,nt j’ai découvert Vivian Maier il y a quelques semaines et depuis je n’arrête pas d’en entendre parler. En tous cas je ne connaissais pas tous les détails de l’histoire et lire ton article fut un vrai plaisir 🙂 En particulier je ne connaissais pas l’existence du film.

    • Christine dit :

      Bienvenue à toi , il ne me semble pas encore t’avoir lu ici 🙂 Eh oui, je ne fais pas preuve d’une grande originalité en parlant de cette photographe alors que le net s’affole autour de son histoire. Je suis heureuse de t’avoir au moins appris qu’il existe un film qui lui est dédié. A bientôt j’espère.

  18. C’est en effet incroyable cette histoire. C’était un peu comme son refuge finalement la photographie. Maintenant j’ai très envie de voir le documentaire dont tu nous parles. Fascinant.

  19. dominique dit :

    Bonjour Vous.
    Ça me fait plaisir que tu fasses un article sur cette femme. J’avais fait pareil il y a un an ou deux sur mon ancien blog.. Son histoire, la qualité de son regard me fascinent.
    Connais tu Miroslav Tichy? C’est un autre phénomène de la photographie. Si tu ne le connais pas va voir, Fascinant aussi.

  20. […] allez lire les mots évocateurs de Christine Keller et admirer les quelques photos qu’elle a choisies et mises en valeur pour nous emmener dans […]

  21. […] J’ai finalement réussi à voir ce documentaire dont j’avais entendu parler ici et là […]

  22. Marie-Lise dit :

    Bonjour,
    Merci pour cet article. J’ai personnellement une opinion assez partagée sur cette histoire. Si je trouve que beaucoup de photos de Vivian Maier sont magnifiques, je tique beaucoup sur l’approche de John Maloof. Cette histoire pose la question (très importante à mon avis) de la propriété (émotionnelle plus qu’intellectuelle, mon propos n’est pas juridique) des clichés pris par Vivian Maier et de la démarche artistique associée. V. Maier a clairement peu (voire pas du tout) cherché à faire développer ses photos. Une personne autre que l’artiste (ou non désignée par l’artiste) a-t-elle le droit (moral) d’éditer, de tirer et de publier une œuvre qui n’est pas la sienne ? Ce processus implique des choix et de mon point de vue, ils ne peuvent incomber qu’à l’artiste.
    Imaginons que cela arrive à l’un d’entre nous : quelqu’un met la main sur nos « raw », les choisit, les édite à son goût, et les publie à notre nom… Est-ce légitime ? Que vaut cette œuvre « hybride », artistiquement parlant ?
    Par ailleurs, l’attitude de John Maloof dans le film vis-à-vis de la soi-disant ingratitude des musées refusant d’acquérir les clichés de Vivian Maier m’a déplue. Les musées ont des règles strictes justement sur l’implication de l’artiste dans l’approche artistique associée à une œuvre. Je trouve cette règle juste pour l’artiste et la réaction de J. Maloof me paraît inadéquate.

    • Christine dit :

      Bonjour Marie-Lise,
      Bienvenue ici et merci pour votre long commentaire. Comme je l’ai écrit dans mon billet, la démarche de maloof n’est pas innocente et de loin pas dénuée d’intérêt. On peut effectivement discuter de sa légitimité à développer des images dont il n’est pas l’auteur. Mais aurait-il fallu qu’il laisse ces négatifs dormir dans des boîtes et qu’ils restent à tout jamais inconnus du public??? La réponse est difficile. A une prochaine j’espère

      • Marie-Lise dit :

        Bonjour Christine,
        J’ai appris récemment via la chaîne YouTube « the art of photography » (qui a fortement contribué à mon opinion critique sur ce dossier) qu’un avocat allait intenter un procès à John Maloof pour reconnaissance d’ayant-droit. Il aurait trouvé un parent de Vivian Maier plus proche que celui identifié par J. Maloof… La démarche n’est bien évidemment pas innocente au vu des sommes en jeu. Tout ça est très attristant…
        Je ne manque pas de suivre votre blog depuis que je l’ai découvert (via celui de Laurence Chellali). J’aime beaucoup l’humanité de vos textes et photos.

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