Du whisky et des Macs

Dans Papotages un billet écrit par Christine le 5 novembre 2012

C’est l’histoire de macs, de six macs. Il y a Mac Bill, Mac Alan, Mac Dom, Mac JeanPhi, Mac Patrick et Mac Gavin. Six épicuriens qui un beau jour ont choisi de faire du cigare et du whisky leur copain, scellant leur amitié sous la bannière d’un club d’inspiration très british.

En véritables passionnés, c’est tout  naturellement au retour d’une très mâle escapade en Ecosse qu’ils ont décidé il y a quelques années de produire eux-mêmes leur gouleyant breuvage. De tâtonnements en essais, ils se sont lancés dans l’aventure. Ils en sont cette année à leur 4ème distillation.

Du moulin où ils sont allés moudre leur orge à la distillerie, j’ ai suivi leur popote pendant quelques jours en juillet dernier. Petite sélection imagée de ces savoureux instants au coeur d’une distillerie du Jura vaudois, entre âcres volutes de havane et vapeurs doucereuses du malte bouilli.

Une fois moulue, la farine d’orge (« grist ») est mélangée à de l’eau pour former une bouillie maltée. Trois brassages successifs, avec trois eaux chaudes permettent de recueillir le maximum de moût ou «wort» (liquide sucré résultant du brassage eau/céréales). 

 

Des levures sont ensuite ajoutées pour démarrer la fermentation du liquide. L’action des levures transforme le sucre en alcool et dégage du gaz carbonique. Le liquide obtenu, le wash, est une sorte de bière à 8° d’alcool.

La danse de la fermentation Le wash se retrouve dans un alambic chauffé pour être distillé. Le whisky subit toujours une double distillation pour atteindre 60 à 70° avant sa mise en fûts. L’alcool distillé est ensuite mis en fûts pour son vieillissement. Minimum 3 ans en fûts de chêne pour avoir l’appellation whisky. A la sortie du fût, l’alcool titre environ à 60°. De l’eau est ajoutée pour faire descendre ce taux à 40°. Certains whisky ne sont pas dilués à leur sortie. Contrairement au vin, un whisky en bouteille ne vieillit plusTout le processus de fabrication a nécessité une semaine de congé de la part des six membres du club qui se sont relayés jour et nuit pour surveiller, transvaser et nettoyer. Les 250 kg d’orge moulu ont donné 1000 litres de wash à distiller pour une production finale de 70 litres de whisky à 57°. Pour l’heure, le nectar ambré sommeille encore dans son tonnelet de chêne

Cette production très confidentielle n’est pas destinée à la vente. Ce whisky jurassien plutôt exotique est, paraît-il (je n’aime pas du tout ça), tout à fait correct, même s’il n’est pas de nature à rivaliser avec certains de ses augustes cousins écossais. Il vaut tout de même une jolie notoriété régionale à ses producteurs qui le dégustent non sans fierté avec leur potes, entre deux bouffées de cohiba.

En voila un qui aurait pu s’appeler « Les copains d’abord »!

Du point de vue photo, les conditions n’étaient de loin pas idéales. La distillerie étant très exiguë, j’ai souvent manqué de recul. Le manque de lumière de ce local totalement borgne, éclairé uniquement par un néon, m’a posé le plus de problème. Même à pleine ouverture, j’ai été obligé de monter très haut dans les iso pour éviter des flous. Toutes les photos ont été prises avec mon 35mm f 1.8.

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27 Responses to “Du whisky et des Macs”

  1. AniLouve dit :

    C’est autorisé chez vous de distiller soi-même son whisky ?

    Tu as tiré un bon parti des espaces exigus et mal éclairés, une ambiance 1900.

    • Spiruline dit :

      On ne peut pas distiller sans autre. L’un des « Mac »est distillateur et a dû annoncer sa production à la régie fédérale des alcools. En outre, une taxe est perçue … bien évidemment!

  2. Nathalie dit :

    Très sympa ce reportage. J’aime bien ce noir et blanc et tes cadrages et compositions d’image. Merci pour la visite guidée! Bye

    • Spiruline dit :

      J’ai essayé autant que possible de tirer parti des éléments du décor et également de saisir les gestes des différents participants, en me focalisant sur certains détails. Contente que ça te plaise.

  3. Annierita dit :

    J’aime beaucoup ta vision, tes cadrages, très virile la première avec cigares et Fidel Castro !

    • Spiruline dit :

      Bienvenue à toi, il me semble que c’est la première fois que je te lis 🙂 Quant à Fidel Casto, sa présence dans cette distillerie jurassienne était un vrai cadeau à la photographe!

  4. Gine dit :

    Ne te plains pas de l’éclairage : l’ambiance est parfaite! Je regrette qu’une seule chose : ne pas pouvoir évaluer l’ambre du liquide. Moi qui suis une fan de whiskies, je suis surtout très déçue de ne pouvoir le goûter, et j’adore la bouteille et le nom « Isle of Joux ». Inutile de te dire que ton reportage m’a vivement intéressée, car je n’ai jamais vu la fabrication de mon apéritif préféré!

  5. Lucie dit :

    Je ne savais pas qu’on avait du Whisky à la Vallée de Joux ! En même temps, comme toi, je n’aime pas ça. Quant aux photos, je les trouve très bien et la montée en ISO ne saute pas aux yeux. Le N&B très bon choix.

    • Spiruline dit :

      La Vallée recèle des trésors, et pas que du Vacherins et des montres 😉 En n&b, le grain ne dérange pas mais je t’assure qu’en couleur, il est nettement plus disgracieux. Mon appareil gère plut’to bien le bruit mais là j’ai vraiment poussé le bouchon très loin….

  6. Pastelle dit :

    J’aime le tout, la petite histoire, les photos, avec un gros plus pour la 4, et tout ce qu’on apprend par la même occasion.
    Comme toi je n’aime pas ça du tout, mais ça donne presque envie de goûter, c’est dire… 🙂

    • Spiruline dit :

      Comme Fidel Castro, l’affiche de la 4ème photo devait être exploitée. C’était vraiment une très chouette expérience lors de laquelle j’ai également appris tout plein de choses. La télévision locale est même venue faire un reportage qui devrait nous être présenté en avant-première la semaine prochaine.

  7. Castache dit :

    Très beau post. Ce n’est certes pas un sujet qui me passionne, mais les photos sont très réussies, particulièrement la 1ère et la 4ème, pleines de force grâce à un cadrage original. Bravo!

    • Spiruline dit :

      Merci beaucoup pour ce retour. Je ne suis pas amatrice de whisky et ne suis pas passionnée par le sujet mais l’aventure humaine qu’il a représenté m’a beaucoup intéressée.

  8. Jeanne dit :

    Très chouette reportage! Tu as vraiment une capacité de présenter des reportages dans la forme et le fond qui rend curieux et n’ennuie pas. Plus je regarde ces photos et plus je trouve des échos subtiles dans les mains, les gestes, les mouvements, comme dans la 4ème et la 6ème photo. Bravo!

    • Spiruline dit :

      Je suis très heureuse Jeanne que tu sois sensible aux parallélismes des gestes. J’ai cherché effectivement voulu me focaliser plutôt sur des attitudes de détails que sur des vues générales. Les mains m’attirent tout particulièrement.

  9. Laurence dit :

    Super ce reportage ! Bon, ça ne me fait pas franchement fantasmer, vu qu’à l’age de 15 ans j’ai pris ma toute première vraie de vraie cuite au whisky. Depuis, je n’ai jamais pu retoucher à une goutte de ce breuvage …

    Dis, je peux me permettre une toute petite remarque sur les photos ? C’est une très bonne idée de les avoir traitées en N&B comme ça tu as pu éliminer ce problème de bruit numérique qui est absolument horrible ! Ceci dit, je les trouve un peu grises et tristounettes … A moins que ce ne soit mon écran ?

    • Spiruline dit :

      Et bien Laurence, je dois reconnaître que tu as raison! Ton écran ne te joue pas de tour, ce sont mes yeux qui devaient être embués. J’ai repris mes photos en en augmentant la luminosité, c’est effectivement mieux. J’ai remplacées les premières images par les nouvelles versions dans ce billet. Si tu repasses par là, dis-moi ce que tu en penses… Merci pour tes avis toujours avisés 🙂

  10. Soizic dit :

    Très très réussie cette série ! Je n’ai pas vraiment de préférence pour l’une ou l’autre des photos ; il se dégage une belle ambiance de cette fabrication « entre potes » ! Bravo

  11. Véro dit :

    Sacré aventure que tu as dû vivre ! Et chouette reportage. Je trouve que le côté « ambiance virile et bon-enfant » transparait bien. Je ne trouve pas les images spécialement grises ou tristounettes. C’est juste qu’il n’y a jamais de blanc pur, c’est peut-être ça qui gêne Laurence.
    J’aime ton choix de cadrage et tes compos. Tu vas te spécialiser dans les reportages … après la pêche, la distillerie …
    Bonne soirée

    • Spiruline dit :

      c’étaient de beaux moments. J’aime vraiment beaucoup découvrir de nouvelles activités humaines et essayer d’en saisir l’essence en images. Cela représente toujours un défi formateur mais de là à me spécialiser dans les reportages, je ne crois pas. Je suis un peu trop touche à tout pour m’enfermer dans un seul genre. Quant au post-traitement des mes images, je pense que Laurence avait raison. C’est la version corrigée qui figure maintenant dans ce billet. Bonne soirée à toi aussi 🙂

  12. Caro dit :

    Bravo pour ce joli reportage. Pour moi c’est un beau travail, bien que le thème en soi ne soit pas forcément des plus passionnant en ce qui me concerne, tu as su le rendre BEAU par tes images. Je salue le travail artistique!
    Ce soir je file au salon de la photo à Paris avec mon homme, je te raconterai ! A bientôt !

  13. Marie dit :

    comme d’hab, un reportage extra, avec de très très beaux noirs et blancs.

  14. isa dit :

    Cela me donnerait presque envie d’y gouter , tes photos lui rendent en tout cas un bel hommage …

  15. Le monde du whisky est fascinant, ce sera sans doute le thème de nos prochaines vacances, en Ecosse ou en Irlande ! Tes photos sont quand même très réussies et ce billet passionnant. Merci !!!

  16. […] souvenez-vous? Je vous avais raconté sur ce blog l’histoire de cette équipe de mecs, ou plutôt de Mac, qui s’était lancée dans la fabrication du whisky à la Vallée de Joux, dans le Jura […]

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