Jeux kirghizes

Dans Kirghizstan un billet écrit par Christine le 25 novembre 2015

Sur les rives du lac Son Koul, un attroupement se forme à proximité de notre campement. Des hommes inconnus, des chevaux partout, il règne une effervescence palpable. Trois bergers amènent  un troupeau et l’excitation monte d’un cran lorsque l’un d’eux s’empare sans ménagement d’une chèvre qu’il traîne par une corne. L’animal, pressentant le danger, freine des quatre pieds. Imaginant sans peine le funeste destin de cette pauvre bête qui bêle désespérément, je me détourne pour ne pas assister à son exécution.

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En cet après-midi du mois d’août, un événement immanquable va débuter pour les résidents de cette contrée perdue : une partie d’Ulak tartysh ou « jeu de l’attrape-chèvre ». Héritée de traditions nomades et guerrières, cette sorte de « polo » traditionnel  est, avec la lutte, le sport le plus prisé du Kirghizstan. Autant vous le dire tout de suite, ce jeu, pendant du bouzkachi afghan, n’est pas pour les fillettes. Il peut être très violent tant pour les cavaliers que pour leurs montures.

Tandis que l’on décapite et ampute la chèvre, un peu plus loin, les cavaliers, que l’imminence du jeu électrise, se mettent à allumer leur chevaux en leur fouettant vigoureusement la croupe pour les inciter à galoper les uns contre les autres. La vodka allume dans leurs yeux des feux belliqueux. Mieux vaut ne pas se trouver sur leur passage!

Perchés sur une camionnette déglinguée, trois gaillards font office d’arbitres. De l’autre côté de ce terrain improvisé, des hommes à cheval et des familles assises sur l’herbe attendent le début du spectacle.

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Deux équipes de cinq cavaliers se font face. L’un d’eux dépose au centre du terrain la dépouille de la chèvre. À peine a-t-elle touché le sol que les deux équipes, vociférant et gesticulant,  se ruent au galop pour s’en saisir. Le match est lancé ! La mêlée est indescriptible, les cavaliers, fouet entre les dents, s’agrippent à la crinière de leur monture et se penchent en avant pour tenter de  s’emparer de ce « ballon » bien particulier.

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Celui qui parvient à saisir la dépouille de l’animal fonce ensuite à bride abattue pour tenter de marquer un but en la jetant sur un petit tapis posé à même le sol.

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Et bien sûr, les cavaliers de l’équipe adverse le percutent violemment pour l’empêcher d’aller plus loin et s’emparer du butin. Chaque joueur frappe librement son cheval ou… ses adversaires ! Tous les coups sont permis !

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Galoper comme des forcenés à 3’000 mètres d’altitude  pendant environ 20 minutes (parfois plus selon la partie)  demande un effort considérable aux chevaux. Tiraillés dans tous les sens, ils sont dirigés sans ménagement par leur cavaliers. Ces derniers, qui essuient les coups de leur adversaires et doivent trimbaler une carcasse pesant de 15 et 20 kg, souffrent également. Mais qu’importe l’effort. Dans un pays où la force physique est une valeur sûre, le vainqueur deviendra une véritable fierté locale .

Outre l’Ulak tartysh, cet après-midi récréatif a comporté d’autres joutes. Au nombre de celles-ci, la lutte à cheval et des épreuves d’adresse consistant pour un cavalier sur sa monture lancée en plein galop à ramasser une petite boule par terre. Et il faut bien le reconnaître, ces Kirghizes sont de véritables acrobates à cheval!

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Oodarish (lutte entre deux cavaliers)

De toutes ces épreuves, vous vous en doutez, c’est l’Ulak tartysh qui m’a le plus marquée. C’était la première fois que j’assistais à un tel spectacle et j’avoue que mes sentiments à cet égard sont partagés. Ce sport d’essence guerrière (il aurait servi d’entraînement aux armées persanes) est assurément violent.  Il exhale la virilité primaire, le sang et la sueur. Après l’épreuve, nombreux étaient les chevaux à la bouche rouge et la croupe striée de coups de cravache . Comprenez-moi bien, je n’aime pas cette violence faite aux animaux mais bien malgré moi, je reconnais m’être laissée prendre par l’action. Dans l’arène de ces immenses steppes d’altitude, lorsque résonne le galop sec et rapide des chevaux mêlé aux cris des cavaliers, on se surprend à encourager celui qui s’apprête à marquer.  Même à travers l’objectif de mon appareil, j’ai ressenti l’excitation du jeu et ai compris le plaisir que peuvent prendre ces gens, perdus au milieu de nulle part et sans véritable distraction, à s’adonner à ce genre de sport.

Lors de ces joutes, j’ai pris beaucoup de photos, quelques unes documentaires bien « lisibles » pour montrer et expliquer ce jeu à mon retour mais ma propre sensibilité m’a très rapidement  poussée dans une autre direction.  Vitesse, mêlée, confusion, affrontements sont  autant d’éléments qui m’ont d’emblée frappée. Pour retranscrire  les émotions ressenties sur le moment, j’ai choisi d’exploiter le flou.

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Diaphragme fermé au maximum et vitesse beaucoup trop lente pour figer l’action, l’image se détend,  les chevaux s’allongent et galopent dans le cadre, les cavaliers s’animent.

Ironie de la photo, c’est lorsque la vitesse de l’appareil est la plus lente que celle des sujets se perçoit le mieux!

 

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-8- (1/13 s f 22)

Mes camarades de rando n’ont pas compris ma démarche et se sont moqués de moi en pensant que je ne ramenais que des photos ratées…

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-9- (1/25 s f 22)

Ils avaient tort!

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-10- (1/10 s f22)

A mon sens, ce sont les plus réussies tant elles ont le pouvoir de me  replonger immédiatement dans l’ambiance de ce que j’ai vu et vécu ce jour-là.

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-11- (1/25 s f22)

Et vous qui n’avez pas assisté à ce spectacle, quel est votre sentiment à l’égard de ces photos?

 

 

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46 Responses to “Jeux kirghizes”

  1. Danielle dit :

    De loin, ma préférence va aux photos qui disent la vitesse de l’action (j’entends même le bruit des sabots). J’ai apprécié que les photos « documentaires » soient en N&B, je préfère ne pas voir l’état de ces pauvres animaux.
    Mais, un reportage passionnant, sans jugement, et des photos magnifiques.

    • Christine dit :

      Bonjour Danielle, je suis vraiment contente que ces photos « floues » parlent aussi à ceux qui n’ont pas vécu l’action en direct. J’aime lorsque la photo se fait sensuelle, qu’elle évoque le mouvement et même le bruit de sabots que tu évoques. Merci beaucoup de ta visite et à une prochaine fois je l’espère.

  2. J’aime le partir pris de la photo N&B pour le côté reportage (passionnant) et la couleur pour l’action qui effectivement sert bien l’effervescence du moment ! Quant aux sentiments que tu as ressentis, j’ai pensé la même chose en lisant ton billet. moi qui aime tant les chevaux, j’ai du mal à regarder les mauvais traitements qu’on peut leur infliger mais bien malgré moi, je me suis laissée happer par la magie du spectacle ! Merci encore pour ce partage de ton merveilleux voyage. Bonne semaine Christine !!!

    • Christine dit :

      Coucou Laurence, j’ai hésité à mêler deux genres de photos très différents dans un même billet mais j’avais vraiment envie de partager la totalité de cette expérience en un seul tenant. j’ai finalement choisi de passer les photos documentaires en n&b et de laisser les phots floues en couleur pour bien distinguer les deux démarches. Je suis heureuse que cela fonctionne et que ces images embarquent les lecteurs dans l’action Merci de ton retour et très bon dimanche à toi:-)

  3. Pastelle dit :

    J’aime beaucoup le rendu de tes photos floues, en particulier 7, 10, 11. Mais ça ne leur viendrait pas à l’idée d’utiliser un ballon ?

  4. Pastelle dit :

    PS : A quelle vitesse étais tu, le plus souvent ? On dirait que tu as fait un filé, en plus. Bref j’aime et j’admire beaucoup.

    • Christine dit :

      Bonjour Pastelle, suite à ta demande, j’ai ajouter les vitesses utilisées sous chaque photo. Ce ne sont pas du tout des filés, je n’ai uniquement joué sur la vitesse lente, sans aucun filtre de surcroit. Les fichiers raw sont bien entendu très clair mais tout à fait rattrapables avec Lightroom. Quant aux ballons, il y en a nettement moins que des chèvre dans ces contrées reculées….. 😉

  5. Et ben tu en poses des questions toi, ce matin…. Mon sentiment à l’égard de ces photos? Pour commencer, ce n’est pas « mon, mais mes (ça fait un peu mémé, ça non?)
    Premier point, Je suis très très jaloux. J’envie la chance que tu as eue (et sans doute méritée) de pouvoir faire ces photos là.
    Deuxième point, Notre première réaction d’occidentaux « civilisés » est de qualifier cette pratique de barbare. Je crois qu’il faut éviter de tomber dans les jugements simplistes. Cela fait partie de leurs traditions. Et il faudrait comprendre comment ces coutumes sont nées pour pouvoir vraiment juger.
    Dernier point, J’aime beaucoup ce reportage au niveau photographique. La première partie, descriptive, les photos sont belles, nettes, Mais, comme souvent pour les photos d’action, la vitesse d’obturation rapide immobilise l’action. Dans certains cas, on pourrait presque croire que les cavaliers sont à l’arrêt. Par contre, l’utilisation du flou est fantastique. Tu réussis là, le juste équilibre. Le flou est juste ce qu’il faut pour laisser une image totalement lisible, tout en donnant l’impression de vitesse. Chapeau, suis admiratif (et jaloux…)
    Ps, c’est le 5 que tu as? C’est indiscret de te demander quelle optique tu utilises pour ces photos? Bonne semaine à Toi.

    • Christine dit :

      Bonjour Dominique,
      Merci pour ton commentaire qui m’a bien fait sourire 😉 oui, j »utilise l’Olympus OMD EM 5 II, Quant à l’objectif, il s’agit de l’Olympus M Zuiko 12-40 2.8 qui est vraiment fantastique. Je suis heureuse que ces flous te plaisent. Pour sortir ces images, j’ai quand même dû faire de très nombreuses prises, car comme tu le relèves très justement il faut que la photo reste lisible. Il m’a aussi fallu faire attention à ne pas me trouver trop près ou sur la trajectoire de ces cavaliers déchaînés car je peux t’assurer qu’ils étaient tellement dans le jeu qu’ils ne se seraient pas écartés pour m’éviter. Et dans cette steppe d’altitude, il n’y avait aucun arbre pour m’abriter. La seule possibilité que j’ai trouvée, c’est de me réfugier derrière les wc. Je te laisse imaginer l’odeur…. Bon dimanche à toi et à bientôt.

  6. Anne Jutras dit :

    Bonjour Christine,
    Décidément, j’en apprends beaucoup sur ce pays que je ne connaissais pas du tout. Dès la première image, sans avoir lu le texte, on sent qu’il va se passer quelque chose d’intense. (j’ai une petite pensée pour cette pauvre chèvre…)

    Pour ma part, j’aime les images en noir et blanc, leurs nettetés et les prises de vue grandiose qui nous en donnent plein la vue. J’aime la no 1 pour les qualités décrites plus haut. La no 5 pour la pose du cheval, la crinière au vent, le vaste panorama qui se conjuguent pour nous transmette l’intensité du moment. Les images en filé sont de grande qualité également. Je t’imagine très bien ajuster les différents paramètres pour réussir les clichés. Pas facile! Mes préférences vont pour les no 7 et 10, on sent vraiment le mouvement et la fougue du sport.

    Quelle belle expérience tu as faite! Tu as rapporté des photos sublimes.
    Bonne semaine à toi, ma chère!

    • Christine dit :

      Bonjour Anne,
      Merci pour tes compliments, ils me touchent beaucoup. Effectivement ces prises de vue n’ont pas été très simples compte tenu des conditions sur le terrain. Pour éviter de me répéter, je te renvoie à ce que j’ai écrit à Dominique en réponse à son commentaire. Dans ces circonstance, un zoom avec plus d’amplitude m’aurait été très utile. Le terrain de jeu est immense et il est dangereux de s’approcher trop près des joueurs. J’ai pris beaucoup de photos au 40mm (sur hybride), c’était souvent un peu trop court et j’ai eu pas mal de déchets. Mais les conditions dans lesquelles j’ai voyagé ne m’ont pas permis d’emmener tout mon bardas photographique. A bientôt Anne.

  7. Robert dit :

    Tout d’abord merci pour ces merveilleuses images de ce pays lointain aux moeurs complètement différentes des nôtres, je peux comprendre ton déchirement car ce sont nos valeurs, notre façon de voir le monde qui est remis en cause, ceci dit j’ai aimé que tu nous présentes deux aspects de cet événement je n’aurais pas voulu en manquer un car le message est différent et tu as eu la présence d’esprit de mettre à l’oeuvre ta créativité, bravo.

    • Christine dit :

      Bonjour Robert,

      Je suis contente que les deux styles photographiques illustrant ce billet t’aient séduit car j’ai beaucoup hésité à les mélanger dans le même « épisode ». Je craignais en effet pour la cohérence visuelle mais finalement c’était nécessaire pour la cohérence de ma présentation. A bientôt Robert.

  8. Marie dit :

    Je partage complètement ton sentiment quant à l’impact de tes photos (floues) en mouvement, elles ont le pouvoir de nous plonger immédiatement au coeur de l’action … même si les premières sont superbes (cadrages et rendu du noir et blanc) ; ces deux parties sont tout aussi intéressantes l’une que l’autre, simplement différentes.
    La pratique de ce sport semble très violente effectivement (et ce n’est qu’une description !) … difficile de porter un jugement puisque apparemment « vivre » le moment te plonge dans un paradoxe, partagée entre la cruauté du jeu et l’enthousiasme qu’il déclenche.
    Merci pour cette découverte et ton précieux témoignage. A bientôt !

    • Christine dit :

      Bonjour Marie,
      J’essaie autant que possible de m’abstenir de tout jugement sur les moeurs et la façon de vivre de ces gens. Je serais très mal venue de le faire n’ayant séjourné au Kirghiztan que deux semaines et demi. Par contre, je me sens beaucoup plus légitimée de partager mon ressenti. Oui ce jeu est cruel mais il est très prenant aussi, ce sont un peu les jeux du cirque des hauts plateaux. La nature humaine est terriblement ambivalente, elle oscille entre dégoût et attirance… Bon dimanche à toi.

  9. AniLouve dit :

    Même si effectivement tes flous rendent parfaitement la vitesse et l’émoi et que je comprends parfaitement ta démarche mes préférences vont aux photos reportages et aux superbes queue au vent.. C’est plus parlant pour moi. De plus les premiers clichés esquissent mieux le paysage, l’ambiance de fond du monde et de regroupement humain dans l’immensité solitaire.
    Je suis un peu terre à terre..
    J’ai beaucoup apprécié ce reportage. Merci.

    • Christine dit :

      Il n’y a pas de honte à être terre à terre AniLouve 😉 J’apprécie tous les points de vue sur ces images et surtout que tu motives ton choix. Merci pour ton retour.

  10. Gine dit :

    Je serais bien ennuyée de devoir en choisir une! Les noirs blancs sont très bien dosés, de vrais noirs, de vrais blancs et une nuance infinie de gris : parfaits! Quant aux autres photos « floues », elles me plaisent beaucoup, justement parce que c’est vraiment le ressenti qui compte dans une photo et là encore, c’est parfait!

  11. Pancho dit :

    Juste un mot Waouh!!!
    Enfin plusieurs quand même parce que tes clichés sont intenses tout comme les émotions que tu as ressenties je suppose.
    Ton choix entre photo lisible et flou est juste et comme toujours la façon de raconter parfaite. Un vrai plaisir comme  » suspendu à tes lèvres  » un paradoxe puisque je te lis 🙂
    Bonne journée à toi et merci de ce partage

  12. Françoise dit :

    Pas de doute pour moi! J’ai une préférence pour les photographies où le mouvement est retranscrit. On sent l’animation la vitesse du jeu. Pour ne rien enlevé j’aime ces belles couleurs et la sensation presque de dessin!

    • Christine dit :

      Je ne suis pas étonnée par ton choix Françoise! Au moment de la prise de vue, j’ai eu quelques doutes (je craignais que le rendu ne soit pas optimal au développement) mais c’est vraiment le genre d’images que je voulais faire. J’ai bien fait de m’obstiner;-)

  13. jean pierre a dit :

    extra le rendu de la notion de vitesse

  14. Donlope dit :

    On ressent bien tes sentiments partagés et je dois dire que je ressens un peu la même chose que toi à la description de ces jeux. Après, tes photos sont magnifiques avec une préférence pour celles qui exploitent le flou!

  15. Mais quel magnifique voyage !
    On comprend très bien vos sentiments mitigés par rapport à la violence de jeu, en même temps il se dégage une virilité ancestrale qui nous rappelle la corrida, une tradition bien contestée de nos jours.
    Nous sommes toujours aussi admiratives devant vos photos, simples amateurs que nous sommes
    Bon week-end

    • Christine dit :

      Je n’ai jamais assisté à une corrida mais le rapprochement me semble tout à fait justifié (sinon que la souffrance de la chèvre est plus brève que celle du taureau). Merci Mesdames et à bientôt.

  16. haude dit :

    Je continue à lire avec beaucoup d’intérêt la suite de ton voyage.
    Les photos sont vraiment à la hauteur, c’est très agréable à lire et à regarder.
    Bon week-end, @ bientôt Haude

  17. Pastelle dit :

    Merci pour les précisions. Je vois qu’en plus les vitesses ne sont pas identiques, tu as dû donc « jongler' » à chaque fois. Le tout cachée derrière les toilettes. Eh bien triplement bravo ! 🙂

  18. J’aime ce contraste entre les photos en noir et blanc et celles en couleur. Ça nous permet de voir deux aspects. Belle idée aussi d’exploiter le flou.

    • Christine dit :

      Merci Nathalie. .Je souhaitais vraiment distinguer ces deux types de photos (reportage et type plus artistique). Je suis heureuse que mon parti pris te plaise. Bon week-end.

  19. evelyne dubos dit :

    J’aime bcp le piqué et la tonalité des photos n&b, elles sont superbes ! Pour les photos couleur je ne serais pas aussi enthousiaste que les autre (désolée…). Je dois avouer que je suis pas, sauf pour certaines abstractions, une inconditionnelle du « tout flou ». Ici pour les cavaliers en actions, ok mais les paysages derrière le sont aussi et là je suis moins fan… Mais je comprends qu’à ces vitesses lentes il est difficile de faire autrement et de stabiliser pour avoir un décor net et l’action floue. Je comprends cependant ton choix pour retranscrire l’action et dans ce contexte la 1 est ma préférée. Et l’ensemble donne une bonne idée de l’ambiance et du contexte. 🙂

    • Christine dit :

      Ce sont deux types de photos très différents, celles en noir et blanc sont typiquement des photos de reportage alors que les flous sont plus artistiques et je conçois tout à fait qu’elles puissent ne pas correspondre à la sensibilité de tout le monde. Si j’avais voulu des paysages bien nets, j’aurais dû utiliser un trépied, ce qui n’était pas du tout envisageable sur le moment. J’aurais à coup sûr risqué de me faire écraser par cette horde de joueurs surexcités 😉 Merci de ton retour Evelyne et bon week-end.

  20. Bonjour ma très chère cop’s ! Bon et bien comme d’hab, j’arrive laaaaargement après la bataille ! Mais j’avais promis de te dire ce que je pense de tes photos, et VPN ou pas, connexion de crotte ou pas, me voici 😉 Avant toute chose, tu nous régales vraiment avec tes photos de reportage ! On sent que tu as passé un moment tout à fait exceptionnel dans cette contrée. J’aime beaucoup le ton, tout en finesse et délicatesse avec lequel tu nous décris tes expériences. Vraiment super !
    Alors pour ma part, je peux ressentir la vitesse avec les photos floues, indéniablement. D’ailleurs, le flou, par définition, c’est le mouvement 🙂 Ceci dit, je n’y retrouve pas du tout la violence du jeu que tu nous décris, c’est comme si le flou nous emportait dans un manteau un peu plus cotonneux, certes encore une fois, avec une sensation de vitesse et donc de dynamisme, mais de violence, je n’en ressens pas. Au contraire, je trouve tes images en noir et blanc beaucoup plus dures ! Est-ce ce noir et blanc limite HDR qui nous rend tous les détails. qui durcit tous les traits ? C’est probable. Je trouve par exemple que les photos 4 et 5 sont d’une grande brutalité : la gueule du cheval grande ouverte sous l’effet d’une main qui ne doit pas être légère, c’est le moins qu’on puisse dire ! L’encolure du cheval complètement retournée de la photo précédente.

    Une question : pourquoi as-tu laissé les photos floues en couleur ?
    Autre question : au moment de la prise de vue en vitesse lente, as-tu essayé d’exprimer avec ton propre corps (donc avec un mouvement de l’appareil photo) cette brutalité, ou as-tu essayé de bouger le moins possible ?
    En fait, dans tes photos je sens plus de retenue que dans ton texte, que dans ce que tu décris comme sentiments. Mais peut-être avais-tu besoin de cette mise à distance au moment du match ? As-tu d’autres photos que tu considères moins bien réussies techniquement mais qui seraient plus proches de ce que tu nous décris dans le texte ?
    Bref, ce que je veux dire, c’est que je les trouve toutes très bien, mais il me manque un quelque chose qui vont me faire dire qu’elles « arrachent ». Bon, c’est facile à dire comme ça assise derrière un ordinateur, sur le terrain, ça devait être autre chose !!!!
    Gros becs ma chère cop’s et continues de nous régaler avec ce voyage !!!
    Laurence

    • Christine dit :

      Coucou Laurence,

      Merci de tout coeur d’avoir lutté avec l’Internet chinois pour venir me rendre une petite visite, j’y suis très sensible. Tu le sais, j’apprécie toujours ton point de vue sur mes images. Et une fois encore, je dois dire que ta sensibilité m’a scotchée car tu as touché très juste. Tu as entièrement raison lorsque tu relèves que les photos en n&b sont beaucoup plus violentes que celles en couleur. C’est délibéré. J’ai pris des photos très nettes, très définies, j’ai retenu les moments les plus durs comme lorsque le cavalier arrache la gueule de sa monture pour lui faire changer de cap dans l’idée de montrer exactement ce qu’est ce jeu. D’ailleurs comme tu le soulignes, mon traitement en n&b est dur lui aussi. Mais même si le jeu était prenant, cette violence m’a heurtée et très rapidement, j’ai ressenti le besoin de m’en protéger, raison pour laquelle j’ai opté pour des vitesses lentes. Je ne voulais pas que mes images montrent uniquement une carcasse décapitée, des croupes striées de coups de cravaches etc. Le flou adoucit, il crée une sorte d’écran qui filtre cette violence ou qui la dilue pour ne laisser plus voir que la vitesse, le mouvement des chevaux et de leur cavaliers. Je t’assure que lorsque j’ai pris ces photos, ce que je voyais dans le viseur était nettement plus supportable en vitesse lente.Sur le moment, le flou a constitué une sorte de refuge pour mon oeil qui ne voulait pas voir que de la « boucherie ». Pour répondre à ta question, je n’ai pas cherché à faire des mouvements avec mon corps au moment de la prise de vue, enfin pas de manière délibérée. mais j »ai peut-être bougé un peu car mieux valait ne pas se trouver sur la trajectoire de cette horde en furie. Le choix de la couleur enfin s’est imposée d’emblée pour ces photos de mouvement, je n’ai même pas essayé de les convertir en n&b. J’aime ces teintes un peu diluées par la lumière et en outre, elles permettent de bien distinguer les deux manières différentes d’envisager la photographie de ce genre d’évènements.
      Tu vois, Laurence même si tu trouves que ces photos n’arrachent pas (je le dis sans aucune amertume), elles n’en ont pas moins réussi à te faire percevoir mon état d’esprit au moment de la prise de vue. Et tout cela m’amène à me demander s’il ne vaudrait pas mieux présenter une série comme celle-ci sans commentaire sur mes sentiments au moment de la prise de vue.. pour éviter des malentendus et laisser le spectateur se faire sa propre interprétation, A réfléchir! Merci en tous cas de m’avoir fait part de tes réflexions à ce sujet et à très bientôt. Plein de becots d’Helvétie 🙂
      PS et désolée pour le retard apporté à ma réponse. L’approche des fêtes de fin d’année ne me laisse guère de temps….

  21. Polina dit :

    Je dois rendre hommage à la beauté de ces photos et à la manière dont tu parviens à retranscrire l’action, mais la cruauté de ce jeu m’attriste trop pour que je puisse en apprécier le sens. Je précise toutefois que les clichés sont poignants !

  22. Lannic dit :

    Pour moi les deux parties de ta publication se complètent parfaitement.
    Coup de ♥ pour la 5 avec la succession de plans qui donnent une impression d’espace sans limites.
    Pour la série « floue » j’ai plus de mal à faire mon choix. 7 et 8 peut-être…

    • Christine dit :

      Merci Pastelle. J’ai aussi vu cet article dans la presse suisse. Les Kirghizes m’ont l’air assez chatouilleux en effet…

  23. Aurore dit :

    J’avais manqué cette série… !! Ravie de la découvrir aujourd’hui 🙂 celles en couleur en particulier, où le mouvement dynamise les teintes pastelles. Superbe !! (je t’envie ce voyage et file regarder si tu en as poster d’autres…)

  24. Yann dit :

    Des images à couper le souffle au pays de
    Gengis Khan, j’adore!

  25. Clémentine dit :

    Tes photos sont magnifiques, as-tu déjà exposé ? si non, tu devrais vraiment 🙂

    Je m’en vais de ce pas découvrir le reste de ce blog j’adore merci 🙂

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