Qui n’a pas de cheval n’a pas de pied

Dans Kirghizstan un billet écrit par Christine le 16 octobre 2015

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Notre caravane se déploie en longue file indienne entre ciel écrasant et immensité minérale. Seul le roulis des cailloux sous les sabots de nos montures et quelques « Tchou, tchou… » scandés par les cavaliers pour les motiver, troublent le silence de la montagne. Partis le matin d’un vert et riant pâturage (Jailoo en kirghize), nous nous retrouvons quelques heures et centaines de mètres de dénivelé plus tard, dans un décor quasi lunaire tout de roches et de caillasse. Le chemin est ardu mais il en faut davantage pour émouvoir nos chevaux qui font la démonstration de leur parfaite assurance en terrain accidenté. Aucun ne trébuche, chaque pas est mesuré. Mieux vaut leur laisser les rênes longues et ne pas les gêner. Ils savent mieux que nous où mettre les pieds. La montée est longue, lente. Arrivés au sommet du col, nous mettons pied à terre pour admirer un instant la vue qui  s’étend sous nos yeux et laisser souffler nos chevaux. Mais les nuages qui obscurcissent l’horizon abrègent la pause. On a tout intérêt à accélérer la cadence pour éviter d’être pris dans l’orage. Nous entamons la descente en tenant nos montures à la bride, sur des pierres instables, dans une pente si raide qu’en nous retournant pour encourager les chevaux, ils semblent en suspension au-dessus de nous. Nous n’échappons pas  à la pluie qui s’abat sur nous un peu plus bas, par chance lorsque le sentier s’adoucit. Nous finirons l’étape du jour engoncés dans d’immenses pèlerines vertes qui nous couvrent jusqu’aux pieds et nous font ressembler à une colonie de martiens errant sur Terre. Nos compagnons à quatre pattes, complètement trempés, n’auront qu’une hâte une fois dessellés au campement: se rouler copieusement et brouter  toute la nuit pour se requinquer.

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Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres vécus au Kirghizstan avec nos valeureux compagnons de trek. De taille moyenne (145 cm au garrot environ), robustes et dociles, leur  parfaite connaissance de la montagne en font des compagnons de randonnée particulièrement agréables. Je ne pouvais par conséquent pas parler de ce voyage sans rendre hommage à ces vaillants chevaux au pied si sûr qui nous ont fait découvrir les somptueux paysages des Tien Shan pendant plus de 15 jours. Alors autant vous le dire tout de suite, si l’odeur du crottin vous incommode et les hennissements vous hérissent le crin, n’hésitez pas à surfer ailleurs. Si toutefois le cheval, c’est votre dada, mettez le pied à l’étrier et accrochez-vous. Je vais être bavarde sur ce sujet qui me tient particulièrement à coeur.

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Cheval présentant une raie du mulet (rayure sombre qui court le long de sa colonne vertébrale) propre aux races dites primitives

En arrivant au Kirghizstan, je m’attendais à trouver des montures trapues et costaudes semblables aux petits chevaux mongols. J’ai été « déçue en bien » puisque j’ai découvert des équidés bien plus fins et élégants. En fait, plutôt que de cheval kirghize, il serait plus approprié de parler de cheval  de type kirghize car les croisements effectuées durant l’ère soviétique avec des chevaux d’origine russe et européenne ont quelque peu modifié les caractéristiques de la souche originelle. Néanmoins, la vie en semi liberté sur les hauts pâturages, sous tous les climats et son utilisation ont largement contribué à la conservation de ses spécificités.

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Après le travail,  afin que le cheval en sueur ne prenne pas froid, les Kirghizes lui mettent souvent un tapis sur le dos, attaché avec une sangle

Ces chevaux célestes comme on les appelle parfois sont tout sauf des « chochottes », bien moins délicats en tous cas que la plupart de nos chevaux de selle. Les soins qui leur sont apportés et leur bien-être dépendent bien évidemment  de leur utilisation (reproduction, alimentation, travail, tourisme etc) mais  d’une manière générale, ils se satisfont de peu et sont très endurants. En été les chevaux paissent librement, se nourrissant exclusivement d’herbe et s’abreuvant aux nombreux cours d’eau. En hiver, beaucoup sont gardé en semi-stabulation, d’autres restent en pacage libre sur des pâtures peu éloignées où ils se débrouillent pour trouver de la nourriture (avec un supplément de fourrage tout de même).

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Quel plaisir de se rouler dans du gravier, même en terrain difficile!

Ainsi durant notre randonnée, nos chevaux se sont nourris exclusivement d’herbe qu’ils broutaient durant la nuit ou pendant les pauses. On comprend dès lors mieux (et on leur pardonne d’autant plus facilement) de céder à leur gloutonnerie à la moindre occasion.  Leurs sabots très solides ne nécessitent pas forcément de ferrage. La dureté de la corne, héritée de leurs ancêtres sauvages, est même une condition de survie en hiver lorsqu’ils doivent gratter la neige pour paître. Leurs pieds ne sont jamais curés et ceux qui sont ferrés ne sont pas déferrés en hiver. On attend simplement que les fers tombent d’eux-même…

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Les chevaux de réserve cheminent librement à nos côtés. En avant dernière position, le cheval de bât transporte le casse-croûte de midi.

Ces chevaux habitués à vivre en groupe ont conservé le sens de la hiérarchie et du lien social. Alors que ma pratique de l’équitation « occidentale » me faisait craindre un coup de pied dès que ma monture s’approchait trop près d’une autre, j’ai très rapidement remarqué que jamais un cheval de notre groupe ne levait le sabot sur un des ses congénères, même dans les pires mêlées! De même, ils ont leurs copains bien déterminés et leur meneur. Pendant les pauses et durant la nuit, les chevaux de selle sont entravés sur les pâtures afin qu’ils ne puissent pas partir au loin, ou bien attachés par une longue corde à un piquet une fois dessellés. Nous avons dû apprendre à lier les antérieurs de nos compagnons avec des cordes, ce qui les obligent à faire de curieux saut de kangourous pour se déplacer. J’avoue avoir eu un peu de peine à m’habituer à cette pratique et à la vision de ces chevaux sautillant à pieds joints.

En randonnée, les petits bobos sont fréquents et il n’est pas rare de devoir changer de monture un jour ou deux le temps par exemple qu’une blessure due au frottement de la sangle se résprbe. Nous avions donc plusieurs chevaux de réserve qui ont cheminé librement à nos côtés durant tout le parcours. Imaginez-vous galoper dans ces immenses étendues parmi des chevaux en liberté! Cela a représenté pour moi une expérience unique vraiment grisante, au même titre que nos rencontres sur les estives près des crêtes avec des troupeaux de juments et de poulains précédés de fiers étalons.

Kirghizstan paradis des chevaux?

Vu comme cela, grande est la tentation de penser que le Kirghizstan est le paradis des chevaux. Les apparences sont toutefois trompeuses et la situation mérite d’être nuancée. Le pays est rude. Les éleveurs, qui contrôlent simplement la  présence de leur troupeau de chevaux un jour sur deux,  craignent avant tout les attaques des loups. Nous n’en avons pas vu mais lors d’une même matinée, nous avons trouvé sur notre route pas moins de deux cadavres de poulains dévorés par des loups. Mais l’Homme n’est pas moins dangereux que l’animal. Le même jour, nous avons découvert un autre cadavre, au cours intact celui-là, mais décapité. De toute évidence, les loups ne peuvent pas être tenus pour responsables! Le vol de chevaux est une autre plaie endémique, surtout en période de crise économique. Le pays étant trop petit pour pouvoir écouler impunément un tel butin, les chevaux volés sont de manière certaine voués à la boucherie.

Et puis, sans vouloir faire ma Brigitte Bardot, le sort de certains poulains m’a émue.

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Voila comment j’aime voir une jument et son petit…

Pendant la journée, ils sont attachés, pour qu’ils ne tètent pas leur mère dont le lait sert à la fabrication du Kumiss (boisson nationale élaborée avec du lait de jument fermenté). Les juments ne s’éloignent guère de l’endroit où sont attachés leurs petits, où on les amène cinq à six fois par jour pour la traite. Ce n’est que la durant la nuit que les poulains sont remis en liberté et qu’ils peuvent boire à volonté le lait maternel. Bien évidemment, privés d’une large part de substances nutritives, leur développement en pâtit.

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mais bien souvent, la réalité c’est ça!

Mais ce n’est pas tout. Alors que chez nous, le débourrage d’un jeune cheval intervient lorsque son squelette est suffisamment fort pour porter un cavalier, soit en général à 3 ans, les Kirghizes mettent leur monture sous la selle, de manière assez brutale de surcroît, dès l’âge de 12 /18 mois. Ils n’hésitent pas non plus à utiliser les poulains sans ménagement  dans des terrains pentus et accidentés, mettant à rude épreuve leurs jeunes articulations. Autant dire que beaucoup sont usés par l’arthrose (et donc foutus) avant l’âge. Et que dire des traitements réservés aux autres. Je n’entends bien évidemment pas généraliser et ne parle que de ce que j’ai vu mais ça a suffit à me mettre en colère. Que faire lorsque l’on découvre à quelques centaines de mètres d’un campement un cheval squelettique, la tête entre les jambes, avec un postérieur énorme purulent et totalement grangrené qui ne parvient même plus à se déplacer ? Et que dire lorsque l’on apprend que son propriétaire ne songe même pas à l’abattre, s’imaginant qu’il pourrait guérir (par la seule volonté divine!?!) et être à nouveau utilisable ? Comment réagir lorsque sur un alpage au cours d’une brève rencontre avec deux locaux à la mine patibulaire, la monture de l’un d’eux, en bien maigre condition,  s’efface d’un coup sous son cavalier et que celui-ci sans s’émouvoir ni même mettre pied à terre, la cravache pour qu’elle se relève et se remette en route? Et je ne parlerais pas des blessures non soignées au dos et aux flancs dues à une sellerie mal entretenue ou encore aux membres profondément meurtris par des entraves beaucoup trop serrées qui handicapent durablement, voire même définitivement l’animal.

Je conçois tout à fait que dans ce pays qui figure parmi les plus pauvres du monde, les sensibilités à l’égard des animaux soient très éloignées qui celles qui prédominent chez nous et que l’on ait tout simplement pas les moyens de les soigner. Là-bas, le cheval est un animal utilitaire, au même titre qu’un tracteur ou une voiture. « Qui n’a pas de cheval n’a pas de pied » dit un proverbe kirghize. Il est primordial pour tout déplacement. Mais alors pourquoi ne pas accorder à ces animaux au moins la même attention qu’à un véhicule, dont on entretien moteur et carrosserie, pour qu’ils puissent être utilisés le plus longtemps possible?

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Blue eye…

Je tiens à préciser que les chevaux que nous avons utilisés durant notre randonnée étaient en très bon état et que notre guide y était très attentive, contrôlant et soignant deux fois par jour les petites blessures et veillant à mettre au repos une monture qui lui paraissait fatiguée. Elle est également intervenue pour soigner des chevaux ne lui appartenant pas ou pour tenter de le faire, l’intervention d’une femme n’étant pas toujours bien accueillie par les propriétaires locaux, très macho…

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46 Responses to “Qui n’a pas de cheval n’a pas de pied”

  1. Donlope dit :

    Wahou, ces photos sont sublimes!
    J’aime beaucoup la 4è, le relief y est très beau également et on a tout de suite une idée du contexte. Merci pour le récit

    • Christine dit :

      Merci à toi Donlope! Ce soir-là, la lumière d’avant l’orage était magnifique. J’étais fascinée par l’atmosphère du moment entre ciel ardoise, vertes prairies et ces montagnes drapées de nuages. Des instants rares !

  2. sylolive dit :

    Bonjour Christine,
    Il y a sur « regarde voir » une envie simple de voir de belles images. Mais il y a autre chose. Il y a cette belle façon de s’exprimer, d’écrire, de décrire. Il y aussi cette capacité à ne pas marteler le chemin, à laisser ouvert d’autres pistes d’évasion. Et c’est ce qui me plait. En plus, les photos de ce périple sont superbes. J’adore le noir et blanc évidemment. Bref, je suis content de venir ci. Bonne journée te bon we.

  3. La toute dernière, J’aime. Ces trois regards sur trois plans différents, c’est admirable.

    • Christine dit :

      « Regardez-moi dans les yeux… J’ai dit les yeux  » 😉 Les yeux bleus de ce cheval étaient absolument fascinants! Je lui ai pas mal tournée autour et ai eu la chance de pouvoir capter cette succession de regards. Bonne soirée Dominique.

  4. Anne dit :

    Je ne connais rien aux chevaux, mais trouve ceux-là très beaux. Quelle vie!

  5. Nathalie dit :

    Superbes images Christine, j’aime beaucoup la dernière : le Cheval… et l’homme! Merci et bon we à toi.

    • Christine dit :

      Merci Nathalie. Cette dernière photo interpelle beaucoup de monde. Elle est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de tout montrer pour qu’une image ait de l’impact. J’ai d’abord fait quelques clichés en tentant de faire entrer toute la tête de l’animal dans le cadre mais ce n’est que lorsque j’ai essayé un cadrage beaucoup plus rentre-dedans que j’ai obtenu un meilleur résultat. Bonne soirée et merci de ta visite:-)

  6. Céline dit :

    Très belles photos encore une fois Christine… la dernière me donne même la chaire de poule !
    Ton récit m’interpelle concernant la condition de vie des chevaux là-bas… j’ai eu quelques frissons en te lisant car je suis très sensible sur ce sujet (les animaux, et l’exploitation des êtres vivants en général) mais cela ne m’a pas empêchée d’admirer tes clichés.
    Bon week-end !

    • Christine dit :

      Bonsoir Céline, je me suis demandée s’il fallait écrire ou pas ce billet. Mon intention n’étant ni de choquer, ni de juger mais uniquement de parler de ce que j’ai vu et ressenti, je me suis décidée à le faire. La vie des animaux dans ces steppes d’altitude est rude mais leur sort n’est pas forcément moins enviables que celui de bien des animaux ou même d’humains sur cette planète. Merci de partager ton ressenti. Belle soirée.

      • Céline dit :

        Oui Christine, je suis d’accord avec toi et j’aime la façon dont tu as écrit ce billet, sans jugement justement mais en parlant de ton ressenti… et je rejoins aussi Laurence sur le sujet… bref, tu aimes la vie, la nature, les animaux, les gens et ça se sent dans tes photos ! 😉

  7. Cette phrase-là a attiré mon attention: Je conçois tout à fait que dans ce pays qui figure parmi les plus pauvres du monde, les sensibilités à l’égard des animaux soient très éloignées qui celles qui prédominent chez nous et que l’on ait tout simplement pas les moyens de les soigner.

    Je ne suis pas certaine qu’il s’agisse de richesse d’un pays mais plutôt de rapport à l’animal. Regarde combien nos pays sont riches et combien, en certains endroits, on maltraite l’animal. C’en est désolant pour l’espèce humaine qui n’a même pas le respect de ce qu’on appelle la SENSIBILITÉ. Car ui, un animal est un être sensible.

    J’ai beaucoup aimé ton article! Tant dans le fond que dans la forme (c’est-à-dire les photos que tu présentes) BRAVO
    Quel bonheur ce doit être pour toi de poursuivre le voyage en préparant ton texte et tes photos.

    MERCI pour l’évasion

    • Christine dit :

      La sensibilité à l’autre qu’il soit humain ou animal est fondamentale. Tu as raison Chrys, c’est un vaste débat mais je pense que c’est aussi une question d’éducation. Durant ce voyage, un petit incident m’a particulièrement choquée. Un gamin d’environ 5 ans est monté sur un petit âne et a commencé à le rouer de coups sans aucun motif. Un jeune Kirghize de notre groupe lui a dit qu’il n’avait pas à se comporter de la sorte. Et le gamin de lui répondre avec beaucoup d’aplomb que « les ânes sont sur terre pour être battus ». Entendre cela de la bouche d’un enfant de 5 ans fait froid dans le dos mais est-il responsable. et a-t-il seulement conscience de ce qu’il dit……?
      Et pour finir sur un note nettement plus positive, oui, la préparation de ce genre de billet me prend pas mal de temps mais c’est une manière vraiment plaisante de me replonger et de prolonger cette magnifique aventure.

      Bonne soirée Chrys et merci pour l’attention que tu portes à ce que je fais.

  8. Anne Jutras dit :

    Bonjour Christine,
    Tes photos sont tout simplement magnifiques! Le choix de traitement et les prises de vue sont à couper le souffle! Tu as voyager pendant 2 semaines? Toute une expérience, en tout cas. Comme tu le mentionnais dans ton propos sur Instagram, on dirait un paysage lunaire. La dernière photo est très réussie, le jeune et le cheval crée un contraste marquant. Dommage que les chevaux ne soient pas respectés et aussi mal traités! Difficile de rester indifférente, je pense que j’aurais eu de la difficulté moi aussi à ne pas réagir… En tout cas, tes photos sont fabuleuses!

    • Christine dit :

      Bonsoir Anne,
      Je suis partie 19 jours, dont 15 jours à cheval à travers les steppes d’altitude et les montagnes kirghizes. Le paysage était différent chaque fois que l’on franchissait un nouveau col, tantôt verdoyant tantôt très minéral. On s’est même retrouvé dans des canyons de terre ocre dignes du Far West américain. J’aurais aimé prendre davantage de bonnes photos de paysage mais étant à cheval toute la journée, il était très difficile de peaufiner mes cadrages. Merci d’apprécier les photos que je montre ici :-). A bientôt

  9. Isa dit :

    Tes photos sont toutes très belles et c’est vraiment peu dire… Tu nous régales. Les caresses de rayons de soleil sur le cheval, l’harmonie époustouflante des reliefs avec ces bêtes qui semblent sereines et paisibles dans ces contrées, jusqu’à la dernière qui nous interpelle sur la coexistence homme/animal. Dommage que l’envers du décor ne soit pas aussi resplendissant. Je ne pense pas que cela soit vraiment lié à leur situation économique. Il existe de tribus ou des civilisations pauvres qui respectent les animaux. Mais cela est bien triste 
    Merci pour ce partage, je te souhaite un très bon week end Christine.

    • Christine dit :

      Merci Isa 🙂 j’ai essayé d’exploiter au maximum tous les instants où j’avais un peu de temps à consacrer à la photo, soit le matin tôt ou en fin de journée. Les autres membres de mon groupe m’ont un peu pris pour une allumée en me voyant pendue à mon appareil photo mais je ressentais comme une urgence de fixer sur mon capteur toutes ces impressions et ces émotions accumulées durant ce séjour. Je suis vraiment heureuse que ces photos plaisent même si mon propos en ternit quelque peu la beauté. Belle soirée à toi.

  10. verO dit :

    Bravo ! Un récit captivant. Je suis admirative de ton coup de plume. 😉 et bien sûr de belles photos. Ma préférence allant à la première et à la dernière
    Bon week-end !
    verO

    • Christine dit :

      Ma plume te remercie du compliment VerO car finalement c’est elle qui requiert le plus de temps! La balade n’est pas finie, je vais encore utiliser un peu d’encre (informatique) avant d’avoir épuisé le sujet. Bonne fin de semaine.

  11. Robert dit :

    Je suis tombé en bas de ma chaise comme on dit par ici quand j’ai vu tes photos et lu ton récit. Moi qui est un pur citadin j’aime les chevaux cet animal noble, ton billet m’a touché, ému, instruit et le choix du N&B donne un aspect particulier à tes photos. Cela faisait longtemps qu’un post ne m,avait atteint comme ça! je te souhaite un bon dimanche du Québec et reviens me voir!

    • Christine dit :

      Oh Robert, j’espère que tu ne t’es pas fait mal 😉 Allez, je te promets la prochaine étape sera plus reposante mais j’espère qu’elle te séduira tout autant. Merci de ta visite et de ton commentaire. Je ne manquerai pas de revenir te voir. Ces temps-ci j’ai pris quelques jours de congé après une période professionnelle bien remplie et n’ai donc pas pu être très assidue sur le net. A tout soudain.

  12. Laurent dit :

    Merci pour cette petite leçon de cheval 🙂 Je m’en rappelle bien de ces « tchou tchou », les miens avaient un effet assez limité sur ma monture. J’imagine que je n’y mettais pas assez de conviction ! Enfin, j’ai tout de même souvenir que ça commençait à fonctionner un peu la seconde journée, ce dont je n’étais pas peu fier, j’arrivais à parler à mon cheval 🙂
    Très réussis ces développements noir et blanc. C’est un truc qui traîne dans un coin de ma tête depuis pas mal de temps, mais j’avoue ne m’être jamais donné sérieusement à la chose afin de produire quelque chose qui tienne la route.

    • Christine dit :

      De rien 🙂 Très honnêtement, j’ai eu bien de la peine au début avec ces « tchou tchou ». Je me trouvais totalement ridicule à jouer au petit train sur mon cheval et pour dire vrai, spontanément c’est d’un bon « hue » que je gratifiais ma monture (ah la force de l’habitude!). En fait ces onomatopées étaient bien souvent davantage destinées aux chevaux de réserve qui broutaient et nous empêchaient d’avancer dans les passages les plus étroits. Quant au n&b, j’utilise Silver effex pro, un logiciel vraiment top pour ce genre de traitement. Essaie, je crois qu’il doit exister une version test gratuite pendant un mois.

  13. Françoise dit :

    Merci pour ce beau témoignage. Ce billet est aussi un bel hommage pour ces animaux courageux. Les photos leur font honneur. J’aime tout particulièrement la première mais tout au long du billet on voit leur élégance, leur force et leur robustesse.

    • Christine dit :

      Je suis ravie que ces photos te plaisent Françoise. Pour être franche, j’aurais aimé avoir davantage de photos des chevaux en action durant la rando. J’avais dans la tête de nombreuses images que je n’ai tout simplement pas pu faire parce qu’étant moi-même à cheval, je ne pouvais pas tout faire en même temps surtout lorsqu’en plus il pleuvait à verse)! Bonne soirée.

  14. Yeah !!! J’arrive au galop pour rattraper mon retard 😉 Comme c’est beau !!! Il y a dans tes photos à la fois cette rudesse et cette sérénité, une sorte d’évidence d’être là. Vraiment tu me fais voyager !! On sent que ce sujet t’a tenu à coeur et ceci pour plein de raisons et tu l’as remarquablement traité. En ce qui concerne la condition de ces chevaux, c’est sûr que ce n’est pas idyllique, loin de là et je partage tes inquiétudes et tes révoltes à 100%. Ceci dit, sur le fond je crois que nous avons tous des leçons à prendre sur le respect du monde animal et nos contrées ne sont pas exemptes de reproches graves que nous pourrions nous faire. Que dire de nos élevages intensifs par exemple ? Que dire de nos centres de loisirs qui exploitent les animaux ? Que dire de l’extermination de certaines espèces sous prétexte de nuisible ou non pour l’activité humaine ? Que dire des pesticides ? Je crois que notre rapport à l’exploitation animale dépasse parfois de loin en cruauté … Olala, il y aurait tellement de choses à dire en fait ! Encore bravo pour cet article passionnant et les superbes photos !!

    • Christine dit :

      Youhou! Contente de t’accueillir à l’écurie ma cocotte! S’agissant de la condition des chevaux (pour en rester à ce seul sujet), j’y ai passablement réfléchi durant mon périple (faut dire que j’avais le temps de méditer au cours des quelques 8 heures passées en selle quotidiennement) et ma réflexion rejoint tout fait la tienne. Chez nous, bon nombre de chevaux « crotinnent en boîte » 23 heures sur 24 et perdent tout lien social. Certains en souffrent tellement qu’ils se mettent à avoir des tiques, se balançant comme des ours à longueur de journée ou avalant de l’air en mordant leur mangeoire. Dès qu’ils se retrouvent trop près de leurs congénères, ils sont agressifs ou maladivement craintifs, se blessant à la moindre occasion. Oui, tu as raison, il y aurait beaucoup à dire et nous ne sommes, sous bien des aspects, pas meilleurs que les autres. A bientôt. Dès que j’ai un peu de temps, je te fais signe 🙂

  15. Un seul mot: magique ! D’ailleurs, tu dis toi-même les « chevaux célestes » et ce côté divin ressort sur tes photos. Une très belle série encore une fois. Bravo.

    • Christine dit :

      Sais-tu Nathalie, que les empereurs de Chine, de la dynastie Han à celle des Tang, n’eurent de cesse que d’essayer de se procurer à n’importe quel prix ces fabuleux chevaux « célestes » qui sont « capables de faire 400 kilomètres (!) par jour et qui ont des sabots beaucoup plus durs que ceux des chevaux chinois » 😉 Merci de ta visite et de ton commentaire et à bientôt

  16. evelyne dubos dit :

    Qu’ils sont beaux dans cette nature vierge et sauvage ! Dommage qu’ils ne soient pas l’objet de + d’attention et de considération à l’égard du rôle si important qu’ils ont là-bas ! C’est vrai qu’on a du mal à comprendre… Très bel article.

    • Christine dit :

      C’est cette vision de ces chevaux paissant librement dans cette somptueuse nature que je veux conserver. C’est véritablement saisissant! Je te souhaite de le voir un jour. Bonne soirée Evelyne.

  17. Encore un magnifique reportage avec de photos magiques ! Merci aussi pour montrer les deux facettes d’un voyage extraordinaire et les nuances apportés à votre enthousiasme

    • Christine dit :

      Merci à vous Mesdames de me lire! Cette expérience a été extraordinaire, c’est vrai mais si j’ai été émerveillée à de nombreuses reprises, j’ai aussi ressenti de la colère, de l’incompréhension ou de l’impuissance parfois. Cela fait partie du voyage et je ne pourrais pas ne pas en parler.

  18. Lannic dit :

    Passer ici est toujours un bonheur pour les yeux.
    Mais pas seulement, on y apprend souvent plein de choses au travers de tes publications.
    Et cet article en est un excellent exemple, d’autant plus que ma connaissance dans le domaine équestre est quasi nulle.
    J’ai donc beaucoup appris sur le cheval kirghize.
    Par contre je ne sais pas comment je dois prendre le  » Qui n’a pas de cheval n’a pas de pieds » étant donné que je n’ai évidemment pas le moindre cheval et pas davantage de vélo et encore moins de voiture ! 😀
    Ma préférence va à la 4, la 6 et aussi au double regard de la der.

    • Christine dit :

      Pas de cheval, pas de voiture ni même de vélo et pourtant tu es toujours en route par le monde. Tu es donc un peu magicien Lannic;-)
      Et quel plaisir de lire un commentaire comme le tien. Merci beaucoup.

  19. Tugdual dit :

    Le N&B rajoute un côté dramatique aux photos ! J’aime particulièrement ce billet, il combine mes trois passions : le voyage, la photo et le cheval. Et c’est très intéressant de voir effectivement qu’est-ce qu’un cheval dans cette nation. Comme tu le fais remarquer, les priorités ne sont pas les mêmes et pour être honnête, c’est quelque chose que je peux comprendre (pas taper). Évidemment 18 mois c’est trop jeune pour commencer un débourrage, mais attendre les 4 ans réglementairement n’est pas un luxe qu’ils doivent pouvoir s’offrir là-bas et (pas taper à nouveau) à lecture de certains commentaires, il est très facile de tomber dans du « sentimentalisme » qui est compréhensif, mais qui n’a pas de sens là-bas. En revanche qu’on s’inquiète du sort des chevaux de course dans nos pays, ça c’est un vrai sujet de fond. Là-bas, je suis sûr qu’ils ne sont pas « heureux » de traiter ainsi leurs animaux, au pire ils pourraient être insensible, mais ils n’ont pas toujours le choix. Nous ici, nous l’avons 🙂 C’est l’histoire du développement de la race humaine probablement. Cela étant dit, les équidés montrés en photo sont d’une forme tout à fait acceptable, je ne sais pas comment étaient les autres, mais on voit parfois par chez nous des chevaux beaucoup moins bien nourris. Merci pour ce jolie billet !

    • Christine dit :

      Je suis ravie que ce billet t’ait intéressé. J’ai vraiment essayé de ne pas faire de sentimentalisme et de ne pas juger la situation à travers le prisme de notre culture. Je peux comprendre certaines situations mais je t’assures que d’autres étaient vraiment choquantes. Tu as entièrement raison Tugdual, le sort de certains chevaux dans nos pays n’est certainement pas enviable. Il n’est qu’à penser à ces chevaux qui passent leur journée enfermés dans leur box, tout seul. On ne s’étonne plus qu’ils se mettent à tiquer tant ils s’ennuient (ou plutôt « dépressionnent »). C’est une autre forme de violence faite à l’animal. Merci pour ta visite.

  20. Rory dit :

    Tout d’abord, merci pour tes commentaires et lectures ! Je viens juste de voir cet article qui m’intéresse grandement, et cela fait plaisir à lire quelqu’un qui partage mes opinions à propos du traitement des chevaux au Kirghizistan… mis à part cela les photos sont très belles et je suis jalouse : galoper à côté des chevaux de reserve en liberté, quel pied cela doit être !

  21. Cédric dit :

    Une série magnifique. J’étais enthousiaste à la vue de tes séries en couleur mais je dois dire que le N&B va également très bien à celle-ci. D’ailleurs, j’y retourne pour les regarder de très près.

    • Christine dit :

      Le n&b s’est imposé pour certaines photos dont la 1ère. En couleur elle ne rendait vraiment pas bien. J’ai donc fait le choix de les présenter en monochrome pour la cohérence de ce billet même si certaines sont très belles en couleur, comme la 4ème (celle des chevaux paissant au pied des montagnes sous l’orage). Merci pour ton enthousiasme Cédric.

  22. Cécile dit :

    Très bel article, avec de bien belles photos; j’aime tes récits, toujours pleins de vie et de profondeur à la fois.

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